Louis Aliot n'était pas venu sur le plateau de Bruce Toussaint depuis deux ans. Le journaliste n'a pas manqué de lui rappeler, ce matin, à la fin de son entretien. "Pour aller sur les radios et les télévisions, il faut être Parisien. Moi, je ne le suis pas. Si je ne vais pas dans certaines émissions, c'est que je ne peux pas. Mais quand je suis sollicité, je viens, la preuve je suis là aujourd'hui", a-t-il assuré. "On nous reproche d'inviter tout le temps Florian Philippot... Disons la vérité, c'est parce que vous n'êtes jamais disponible !", lui a rappelé Toussaint.
Mais la vraie raison est visiblement ailleurs. "Ce que vous ne dites pas, c'est que iTELE a congédié Eric Zemmour, je trouvais que le procédé était particulièrement cavalier ! Une station qui assure le pluralisme, cela devrait être la règle", a-t-il expliqué. En décembre 2014, Marine Le Pen avait elle aussi dénoncé une "censure détestable" après la mise à l'écart du polémiste. "Vous avez décidé que les gens qui regardent tous les matins iTELE n'étaient pas dignes d'avoir la parole du Front National (...) Vous n'avez pas daigné venir dans cette matinale depuis deux ans, ce que je trouve être un problème", a surenchéri Toussaint.
Ce matin, Le Parisien consacrait un article au FN, "faux paria des médias". Le CSA a adressé une lettre aux patrons des antennes, les invitant "à faire état publiquement de la politique d'invitation et des difficultés rencontrées" lorsqu'ils demandent aux représentants du parti de venir s'exprimer. Car le FN se plaint souvent publiquement d'être boycotté par les grands médias.
Récemment, Florian Philippot était l'invité de "On n'est pas couché" sur France 2. Il a été en 2015 la personnalité politique la plus invitée dans les médias, tous partis confondus. Malgré ses bons scores aux dernières élections, le FN a peu de représentants médiatiques. Ce sont toujours les mêmes qui portent les idées du parti sur les plateaux : Philippot, Aliot, Maréchal-Le Pen ou Collard.