Pour couvrir les Jeux Olympiques de Sotchi, France Télévisions a renouvelé le dispositif des Jeux de Londres. Mais cette Olympiade comporte une nouveauté : la présence de Céline Géraud. L'animatrice, qui a rejoint le groupe public à l'automne 2012 pour présenter "Stade 2", sera à l'antenne tous les matins de 7h à 8h.
Une titularisation qui fait définitivement de l'ancienne championne d'Europe de judo le visage féminin du service des sports du groupe. A trois jours de la cérémonie d'ouverture, puremedias.com l'a rencontrée à l'occasion de sa semaine olympique.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : Ce sont vos premiers Jeux en tant que présentatrice. Depuis votre retour à France Télévisions, votre ascension a été rapide !
Céline Géraud : Oui ! Je suis arrivée le 15 octobre 2012 et, début janvier 2013, je reprenais "Stade 2". Ca fait donc un peu plus d'un an que je suis de retour dans le groupe. J'étais candidate aux JO car j'adore être sur le terrain. Avant d'être présentatrice, je suis journaliste. J'ai toujours aimé cette facette-là du métier. Ayant fait du sport de haut niveau, je suis contente d'aller à la rencontre des sportifs et de ressentir la frénésie et la tension qui m'ont fait vibrer moi-même. Et puis, être en Russie, un pays sous haute tension, avec un gros dispositif de sécurité, ça va être intéressant. Une ambiance toute particulière va régner sur ces jeux très, très controversés.
Vous allez aborder l'aspect polémique de ces Jeux ?
Evidemment ! On va être très vigilants car il y aura forcément des contestations et des manifestations. S'il se passe quoi que ce soit, on sera prêts à intervenir et à expliquer les faits. Le matin, je ferai une revue de presse et on expliquera comment ces Jeux sont vus tant en Russie qu'à l'étranger.
Pendant deux semaines, vous serez à l'antenne de 7 à 8h le matin. Il n'y a pas de retransmission à cette heure-là ?
Non. Ce sera l'émission magazine des Jeux. Nous ouvrirons chaque journée jusqu'au début des compétitions. Chaque matin, on présentera les temps forts de la journée à venir et les chances françaises. On expliquera les disciplines les moins connues. Et on aura des invités, notamment les médaillés de la veille qui n'auront peut-être pas beaucoup dormi ! Et on aura des sujets de Jérôme Alonzo, qui apportera son regard distancé de journaliste spécialiste du foot sur les sports d'hiver.
Un regard que vous avez aussi, non ?
Oui ! A la base, le sport d'hiver ce n'est pas ma spécialité ! Ma famille, ce sont les sports estivaux mais j'ai hâte de m'immiscer. J'avais couvert les jeux de Nagano et ceux de Salt Lake mais depuis Paris ! J'avais fait un saut de puce à Turin. Et je n'étais plus à France Télévisions pour les Jeux de Vancouver. Je me retrouve catapultée à Sotchi et je ne suis pas mécontente d'être dans l'action.
Vous avez révisé ?
Oui oui, j'ai préparé des fiches assez complètes ! (rires)
Il n'y aura pas de "Stade 2" pendant trois semaines ?
Non ! "Stade 2" va sauter pour laisser place au direct. Mais je vais aussi remplacer Gérard Holtz, Lionel Chamoulaud et Laurent Luyat une fois par semaine puisque que, comme tous les salariés de France, ils ne peuvent pas enchaîner 17 jours de travail sans se reposer.
En 2005, vous aviez quitté France Télévisions pour aller présenter "L'Ile de la tentation" sur TF1. Vous avez eu peur de ne jamais revenir à France Télévisions ?
Après TF1, je suis redevenue journaliste sportive à temps plein sur Eurosport, sur Orange Sport puis sur RMC. J'étais très heureuse et j'aurais continué l'aventure avec eux si France Télévisions n'était pas venue me chercher. Je n'ai pas cherché ni anticipé ce retour. Je n'avais pas de plan de carrière. Etre la première femme à présenter "Stade 2" était une opportunité inouïe. Je n'ai pas hésité une seconde ! Et je me suis dit que je pourrais progresser en présentation.
Vous avez un peu touché à tout depuis votre retraite sportive !
Oui, j'ai changé de boite tous les quatre ans ! Ce qui me plait, c'est de relever des challenges ; sans doute un reste de ma carrière de sportive de haut niveau. J'ai un niveau d'exigence élevé et j'ai besoin de me sentir en danger.
Vous êtes contente de votre année à "Stade 2" ?
Oui ! Les audiences ont remonté. C'est un travail de fond pour réussir à en faire une émission grand public avec les résultats du week-end mais aussi des enquêtes grand format. "Stade 2" est la dernière émission multi-sport gratuite du PAF. On invite parfois des footballeurs parce que ça marche mais si on cherche à ne faire que du foot, on sera toujours battu par Canal+ ou beIN qui ont des liens très forts avec la Ligue 1. On ne peut pas rivaliser sur ce terrain avec le "Canal football Club" qui est très bien fait, alors on propose autre chose ! Donc on s'intéresse aux autres sports comme le rugby ou, plus généralement, l'ensemble des sports olympiques, qu'on ne voit pas partout...
C'est possible de mettre sa patte dans cette émission qui existe depuis 38 ans ?
Oui ! Aujourd'hui, les gens sont surinformés. On essaye d'avoir les images les plus chaudes de l'après-midi et de proposer des interviews exclusives et des enquêtes fortes qui ne sont pas faites ailleurs. On a fait un très beau sujet sur les entrainements de Christopher Froome au Kenya ou sur les problèmes de la Coupe du monde 2022 au Qatar. On invite aussi des comédiens qui viennent nous parler de leur passion pour le sport !
10 ans après, vous ne regrettez pas d'être partie sur "L'île de la tentation" ?
J'assume cette émission à 100%. J'étais bien à France Télévisions mais je m'ennuyais un peu. Cette émission a permis de booster ma carrière. Cela a été une passerelle pour rejoindre le service sport à TF1, en collaborant à "AutoMoto" et "TéléFoot" et LCI. Mais à la même époque j'ai aussi bossé à la "Star Academy" ! Pendant deux saisons, je faisais, la nuit, les résumés pour les quotidiennes !
Ca a augmenté votre taux de notoriété ?
Les gens continuent à m'en parler, oui. Elle a marqué les téléspectateurs. J'ai appris l'animation et à gérer une grosse machine. Mais je n'ai pas fait ce choix par calcul mais parce que ça correspondait à mes envies au moment où cela s'est présenté. Rétroactivement, j'ai eu de la chance entre ma carrière de judo et ma vie de journaliste. Ma reconversion est réussie !
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