Christophe Beaugrand ("Secret Story") : "Si on fait une émission low cost, les gens ne viendront pas"

Il reprend "Secret Story". Le 21 août prochain, à 20h55, Christophe Beaugrand lancera la saison 9 de l'émission de télé-réalité d'enfermement de TF1 et Endemol, après huit années emmenées par Benjamin Castaldi. A cette occasion, puremedias.com a rencontré le nouvel animateur pour évoquer avec lui le challenge de cette saison 9 avec, notamment, une double diffusion sur TF1 et NT1.

Propos recueillis par Kevin Boucher.

puremedias.com : Vous récupérez "Secret Story" clés en main ou il y a de vraies nouveautés ?
Christophe Beaugrand : Je ne récupère pas l'émission clés en main. Evidemment, il y a une production qui existe et qui travaille très bien depuis des années mais on apporte beaucoup de nouveautés. Il y a la double diffusion sur deux chaînes déjà, avec l'hebdo sur TF1 et la quotidienne sur NT1, qui sera en direct et en public, dans un nouveau décor. Il y aura aussi une grosse interactivité, c'était une des choses qui me tenait à coeur. Je suis présent sur toutes les réunions éditoriales mais je n'ai pas d'oeil sur le casting.

Par ailleurs, sur l'after, nous aurons donc Leïla Ben Khalifa, gagnante de la saison 8, Adrien Lemaître évidemment mais aussi une Belge, Julie Taton. Comme on a beaucoup de Belges dans les candidats, ce n'était pas anormal d'avoir une Belge pour nous aider ! On a envie de se marrer, on a tourné un pilote et, par exemple, Leïla qui a l'image de la princesse un peu froide est en réalité très drôle, a beaucoup de répondant et d'autodérision.

Chaque année, on nous promet des nouveautés et du changement pour, au final, retrouver peu ou prou la même émission. Cette fois, ça va vraiment évoluer ?
Tous les ans, il y a des secrets différents, des mécaniques différentes, de nouveaux jeux... parce qu'il faut une nouveauté sinon le public se lasse et surtout les candidats, généralement fans de l'émission, savent à quoi s'attendre. Là, avoir la quotidienne en public et pensée comme un show, ça va être une vraie nouveauté.

Sur le lancement, il va y avoir un très, très gros changement pour certains candidats. Ca va être une grosse surprise, qui ne s'est jamais fait en huit ans de "Secret Story" et qui va vraiment nous porter au moins pendant la première semaine. Dès la première soirée, il va aussi y avoir du jeu dans la maison, étant donné qu'on veut axer sur un côté ludique et comédie. On a une thématique sur la dualité, qui promet de nombreux changements. On peut dire cette année que la maison voit double, je vous laisse réfléchir... Après, le titre reste le même, c'est encore une maison avec des gens dedans, ce sont encore des gens avec des secrets mais c'est le concept de l'émission ! (Rires)

N'y a-t-il pas une crainte, sur la double diffusion, que le téléspectateur ne vienne pas sur NT1 ?
On va aider le téléspectateur. Cela va être accompagné de beaucoup de bandes-annonces et, personnellement, je ferai beaucoup de renvois sur les réseaux sociaux. Je pense surtout que "Secret Story" est une marque très forte et que les gens vont venir voir la marque là où elle est. Après, effectivement, c'est un challenge, que ce soit la double diffusion, la programmation en rentrée ou simplement Christophe Beaugrand à l'animation ! On va au combat mais je suis impatient de voir ce que ça va donner.

Avec la quotidienne sur NT1, le budget n'en prend pas un coup ?
On est sur exactement la même enveloppe budgétaire que l'an dernier. Ca faisait partie dans les discussions avec Endemol des choses indispensables. Endemol ne voulait pas transiger là-dessus car, dans ce type d'émission, l'argent se voit à l'écran. Il y a des coûts incompressibles. Et avec une marque comme "Secret Story" et une chaîne comme TF1, on ne peut pas avoir une émission hyper classe le vendredi et quelque chose de low cost le lundi. Si on propose une émission low cost, les gens ne viendront pas.

"Secret Story" devrait se retrouver face aux "Ch'tis vs Les Marseillais" sur W9 et aux "Vacances des Anges" sur NRJ 12. Il y a la place pour trois programmes de télé-réalité ?
On ne sait pas encore ce qu'il va y avoir... Il y a bien trois talk-shows qui co-existent. Sur la télé-réalité, le public existe mais il faut aller le chercher. C'est un carrefour très concurrentiel et même si on ne connaît pas encore l'heure exacte de diffusion, on sait que "Touche pas à mon poste" a un public jeune assez présent, un public qu'on a envie d'aller chercher aussi. On a aussi envie d'aller chercher le public des "Ch'tis" et des "Anges", en sachant que celui des "Anges" est généralement fan de "Secret Story" aussi.

Concrètement, comment sera la quotidienne sur NT1 ?
Elle va être comme auparavant, je vais dire "bonjour" comme disait Benjamin Castaldi, je vais lancer les images et revenir plusieurs fois pour raconter ce qu'il se passe et voilà.

Avec Leïla ?
Non, Leïla est sur l'after pour le moment. Tout n'est pas finalisé pour l'instant. Tout est ouvert, il y a un champ des possibles qui est très intéressant. On va pouvoir développer la marque tranquillement.

Vous avez parlé avec Benjamin Castaldi ?
Oui oui, plusieurs fois. Benjamin a eu la gentillesse de me passer à plusieurs reprises le témoin dans la presse, c'est flatteur et ça met aussi la pression. Il m'a un peu "adoubé". Et on organise de temps en temps des dîners "Secret" avec les gens de la production, qui sont vraiment une bande de potes, et Benjamin est venu. On a beaucoup discuté, il m'a donné des conseils, des secrets de fabrication...

A l'époque de Benjamin Castaldi, certaines rumeurs évoquaient un salaire autour de 300-400.000 euros. C'est du même ordre de grandeur pour vous ?
J'adorerais ! (Rires) Ce n'est pas du même ordre de grandeur, mais c'est normal, je suis un petit jeune. Je ne sais pas si c'est ce que Benjamin gagnait mais je suis très bien payé, tout va très bien.

Vous avez parlé avec TF1 de l'après-"Secret", en cas de succès comme en cas d'échec ?
Non, peut-être que ça porterait malheur de parler d'échec. En revanche, on a discuté avec TF1 de ne pas me cantonner à la télé-réalité, et on est d'accord là-dessus. On réfléchit à faire un troisième numéro de "La France passe le test" et là, je vais arrêter "50 mn inside" le temps de "Secret Story" afin de m'y consacrer pleinement. La seule chose que je m'autorise, en accord avec TF1, c'est de continuer à participer aux "Grosses Têtes" de Laurent Ruquier sur RTL.