Où l'on reparle de la chronologie des médias. Depuis le début de l'année, un nouvel accord sur le calendrier de diffusion des films en ligne et à la télévision après leur sortie au cinéma est entré en vigueur pour une durée de trois ans. Cet accord permet par exemple à Canal+ de diffuser des films avec un délai de six mois seulement (contre huit auparavant) et à Netflix de les mettre en ligne quinze mois après, et non plus 36 mois après.
Mais cette réduction des délais n'est pas suffisante aux yeux du géant du streaming, comme l'a confié son co-PDG Ted Sarandos dans une interview accordée ce week-end au "Journal du dimanche". "Je pense que le délai approprié est de quelques semaines et non de quelques mois. Il faut s'adapter aux attentes des consommateurs. La France fait figure d'exception dans le monde, mais ce modèle n'est pas soutenable", estime Ted Sarandos, qui a vu s'envoler 200.000 abonnés au premier trimestre de cette année. Aux Etats-Unis, ce délai a été réduit à 45 jours.
Ted Sarandos souligne, comme tout dirigeant qui se respecte, que la satisfaction du client reste sa priorité : "Nous conservons de l'avance parce que notre ADN, c'est de satisfaire le consommateur. Pas les distributeurs, les exploitants de salles ou les opérateurs du câble. Notre stratégie ne change pas : nous offrons des contenus de qualité le plus rapidement possible à nos abonnés. Notre mission, c'est leur satisfaction. Pas la gestion de leur frustration, comme pour les acteurs de la télévision". Fermez le ban.
Celui qui préside aux destinées de Netflix aux côtés de Reed Hastings profite également de cette interview pour lever le voile sur le nombre de foyers français abonnés à son service, après deux ans d'omerta sur le sujet. Verdict : la firme californienne recense plus de 10 millions de foyers abonnés dans l'Hexagone, contre 6,7 millions en 2020. "Un foyer représentant cinq comptes, le nombre d'abonnés est donc encore plus élevé", précise Ted Sarandos.