Un projet raté. Lors d'une audition à l'Assemblée nationale ce mercredi, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, a précisé devant les parlementaires les détails de ses chantiers pour le groupe audiovisuel public. A cette occasion, elle a estimé que la France avait manqué l'occasion de regrouper ses entreprises de l'audiovisuel public à l'instar du modèle britannique.
"La BBC à la française, c'est vrai que ça fait un peu rêver (...) mais je pense qu'on a un peu 'loupé le coche'. Il aurait sans doute fallu s'y mettre un peu plus tôt", a indiqué la PDG, précisant que "réunir des entreprises publiques, c'est avant toute chose se mettre d'accord avec l'ensemble des parties prenantes sur un nouvel accord collectif pour harmoniser les statuts du personnel entre les différentes entreprises publiques."
Delphine Ernotte a poursuivi : "Si l'objectif est de réduire les coûts, je ne pense pas que l'harmonisation des statuts soit une bonne méthode". Elle a ensuite cité l'exemple de son groupe où la négociation de l'accord collectif a duré trois ans et généré un surcoût de 40 millions d'euros sur les salaires par an.
Pour la patronne du groupe audiovisuel public, "la prochaine frontière, c'est un 'Netflix à l'européenne', plutôt qu'une BBC à la française". "Sur nos petits territoires français, anglais allemands, on sera toujours défavorisé par rapport à ces grandes plateformes américaines", a-t-elle expliqué, annonçant le lancement d'un service de vidéos par abonnement à la rentrée. Enfin, Delphine Ernotte a confié sa crainte que "le nombre de téléviseurs baisse brutalement, comme ça a été le cas aux Etats-Unis", entraînant "un choc un peu brutal" pour le financement de la création.