Du rififi au royaume magique de Disney. L'un des actionnaires du groupe de divertissement a débuté, le 12 mai, une action en justice à l'encontre de la firme de Mickey. En cause, ce que l'actionnaire "Local 272 Labor Management Pension Fund" estime être de la tromperie sur les véritables perspectives et la rentabilité du service de streaming Disney+ aux 161.8 millions d'abonnés dans le monde.
Le document de 41 pages (consultable ici) a été déposé auprès du tribunal du district central de Californie. Il cible l'ancien PDG Bob Chapek - remplacé depuis par Bob Iger - mais aussi d'autres dirigeants comme Christine McCarthy, la directrice financière du groupe depuis 2015.
Coûts trafiqués, perspectives gonflées, valeur en bourse artificiellement amplifiée... Les accusations sont nombreuses et graves. Les faits auraient eu lieu entre le 10 décembre 2020 et le 8 novembre 2022. Durant cette période, la direction aurait "à plusieurs reprises trompé les investisseurs sur le succès de la plateforme Disney+ en dissimulant les coûts réels de la plateforme, les dépenses, la difficulté de maintenir une croissance robuste de ses abonnés et en affirmant que la plateforme était sur la bonne voie pour atteindre la rentabilité et 230-260 millions d'abonnés payants dans le monde d'ici la fin de l'année fiscale 2024".
Des erreurs qui ont flouté la perception des investisseurs de la santé de l'activité, leur coûtant donc bonbon au moment où l'action de Disney a chuté. En effet, la croissance soutenue du nombre d'abonnés à Disney+ a boosté le cours de bourse de Disney, passant de 85 dollars en mars 2020 à 197 dollars en mars 2021, avant de retomber à 93 dollars aujourd'hui. L'objectif de la plainte : obtenir une décision de justice qui permettra d'ouvrir un recours collectif unissant tous les actionnaires de Disney sur la période ciblée. Une voie qui pourrait coûter très cher à Bob Iger dans une passe déjà compliquée.