Il est le champion des champions. Avec 150 victoires et 160..000 euros de gains à Tout le monde veut prendre sa place, le jeu de la mi-journée de France 2, Dominique Bréard a explosé tous les records. Il s'est finalement incliné ce midi sur France 2. C'est visiblement soulagé que le champion a quitté son siège, souhaitant ne pas lasser le public. Pour Ozap, il évoque cette expérience mais aussi ses projets et son envie de reconversion dans les médias. Il répond aussi à ceux qui aimeraient faire de lui un porte-drapeau de la cause des non-voyants. Entretien.
Ozap : Et voilà, c'est la fin d'une aventure. Vous le savez mieux que moi alors je vous laisse faire le bilan...
Dominique Bréard : J'en suis donc à 150 victoires et 160..000 de gains.
Quand avez-vous tourné cette émission et comment s'est-elle déroulée ?
Elle a été enregistrée le 12 novembre. C'est allé très vite parce que c'était la quatrième émission tournée cette journée-là. En fait, le matin, lors du deuxième tournage, je suis devenu le premier champion en nombre de victoires et en gains et, lors de la quatrième émission, je perds et je fais en sorte de respecter la décision que j'avais prise. Après les 130 victoires et le record de gains, j'avais décidé de ne plus racheter ma place donc je me conforme à cette décision. C'est une partie que j'ai perdue à la régulière parce que je n'ai pas su, objectivement, répondre à deux questions.
Pourquoi aviez-vous décidé de ne plus racheter votre place après le record des 130 victoires ?
C'est une décision dont je n'avais fait part qu'à mes très très proches. Je considérais qu'il fallait profiter du fait que je ressentais que le public m'appréciait encore, que ça se passait bien, que les gens lassés restaient minoritaires. A un moment donné, je trouvais aussi qu'il fallait laisser la place et je n'avais pas envie de trop lasser le public. Cette décision aurait pu me faire prendre le risque de ne pas battre le record de gains mais puisque ça n'a pas été le cas, j'ai tout gagné.
C'est marrant de voir que vous pensez à l'émission et à l'attractivité du programme plus qu'à votre cas personnel et à l'argent que vous auriez pu gagner.
Exact. Quand j'arrive à ce jeu, je ne peux pas m'attendre à aller aussi loin et à avoir des réactions aussi positives des gens. J'ai donc envie de rester sur cette belle impression d'amour des gens. En plus, je ne sais pas si ça arrivera mais, compte tenu de mes envies de reconversion professionnelle, j'aurais peut-être la chance de reparler au public et dans ce cas, ça peut être bien qu'on se retrouve en s'appréciant toujours.
Justement, vous avez déclaré dans des interviews avoir envie de vous reconvertir dans la radio.
En fait, je suis actuellement en train de formuler des propositions, majoritairement à la radio, mais il y a aussi quelques propositions pour la télévision. Je suis en train de travailler sur cette reconversion média.
C'est une envie que vous aviez avant ou est-ce le jeu, la télé, votre popularité qui vous a donné envie de cette reconversion ?
C'est un rêve de gosse, pour tout un tas de raisons, notamment parce qu'à l'époque, mes parents trouvaient que le monde des médias était trop peu sûr et qu'il valait mieux faire des études plus sérieuses. J'ai alors suivi ce conseil qui a fait que je n'ai jamais tenté l'expérience. Quand j'ai atteint un certain âge, je me suis dit que je faisais un beau métier mais que ce n'était pas celui que je voulais faire. Je commençais à éprouver du blues et j'ai pensé qu'il serait bon de pouvoir essayer de faire ce que j'avais envie de faire. J'ai fait un bilan de compétences début 2010, donc le jeu n'avait pas démarré, et ce bilan a confirmé mes aptitudes au journalisme, l'animation et aux médias en général. Alors, je me suis dit : « Allons-y ! ». Je ne mesure pas encore très bien ce que le jeu a apporté mais apparemment, avec ce que j'ai pu ressentir du public, on doit pouvoir se parler.
Les projets auxquels vous réfléchissez tournent-ils autour du service, en lien avec votre métier actuel d'avocat ?
Pas du tout. Je suis plus dans le divertissement, le billet d'humeur ou l'interview. Je me vois plus là-dedans ou encore dans des émissions sur la musique.
On vous a beaucoup parlé de votre handicap lors de cette aventure. A la longue, est-ce que ça vous agace ?
Il faut séparer les choses. Je trouve normal qu'on m'ait parlé de mon handicap parce qu'après tout, les gens sont très peu informés et ça me parait logique qu'on me pose des questions. C'est la preuve qu'il n'y a pas suffisamment d'informations qui sont données. Après, ce qui a pu m'agacer, et c'est extrêmement ponctuel, des gens ont été un peu lourds en disant que je devrais mettre à profit cette petite notoriété pour devenir le militant que je n'ai jamais été. Il y a eu des gens un peu insistants là-dessus et ça a pu être un peu agaçant. Mais j'ai le cuir suffisamment tanné pour le supporter.
Ça venait du public ou d'associations qui vous demandaient de devenir leur porte-drapeau ?
J'ai eu une interview ou deux comme ça avec des gens un petit peu insistants. Quant aux associations, je crois qu'elles m'ont entendu (rires). Il m'est arrivé de recevoir des coups de fil mais je n'arrivais pas à identifier vraiment les associations en question, c'était un peu louche. Je me suis toujours demandé si ce n'était pas des gens qui m'appelaient pour avoir un petit peu de sous. Je pense à une interview en particulier où la personne a été insistante...
Si on parle par exemple de la télé qui ne serait pas assez accessible aux non-voyants, vous n'avez pas envie d'être catégorisé dans ce rôle-là ?
Je n'ai pas envie d'être catégorisé car, surtout, je n'ai pas envie d'être catégorique. Il faudrait quand même comprendre une chose. Il y a un problème avec ça. Est-ce que la télé doit être accessible à la diversité ? Oui. La télé doit-elle, dès qu'il y a un élément de cette diversité comme un non-voyant, le faire passer coûte que coûte ? Non. Là, on a un vrai problème. Dans mon cas, c'est assez rigolo. Lors de mon passage à Tout le monde veut prendre sa place, j'ai entendu que, finalement, on m'avait permis de participer à cette émission parce que j'étais non-voyant. Le fait que j'ai pu avoir un peu de culture, que j'ai pu être bon au casting, les faire rigoler, ça, on s'en fout ! Qu'est-ce qu'on aurait dit si je n'avais pas été pris ? On aurait dit que c'était parce que j'étais non-voyant. Il est impossible aujourd'hui de sortir de ce problème. Pour moi, tant qu'on ne m'aura pas dit un jour que des instructions sont passées pour dire ne pas prendre tel ou tel handicap, alors je n'ai pas envie de mettre la télé sur le banc des accusés.
Vous aviez déjà participé à d'autres jeux télé. Après Tout le monde veut prendre sa place, avez-vous envie de jouer dans d'autres programmes ou la page est tournée ?
La page est totalement tournée. Je pourrais apparaître comme un rat de jeu télé dans la mesure où j'en ai fait trois en dix ans, en l'occurrence 100% Question sur France 5 et Questions pour un champion puis Tout le monde veut prendre sa place. Ce sont des jeux auxquels j'avais envie de participer pour les jeux eux-mêmes, les concepts me plaisaient. On aurait du mal à trouver aujourd'hui un jeu qui puisse apporter une telle dose d'émotion, d'amusement, de gains que ce qu'a pu m'apporter Tout le monde veut prendre sa place. Et je crois vraiment qu'il y a un temps pour tout et qu'on a fait le tour de la question.
Et, en revanche, revenir pour une édition des champions de Tout le monde veut prendre sa place ?
Dans le cadre de la mécanique du jeu, ça me parait compliqué. Après, pourquoi pas si on avait par exemple la possibilité de jouer pour des associations. Là, je ne vois pas comment car il faut quelqu'un dans le fauteuil. A partir du moment où on part sur un pied d'égalité, comment détermine-t-on la personne dans le fauteuil et les gains ? Ce n'est pas évident. Apparemment, c'est un projet qui a été beaucoup discuté et réfléchi mais personne n'a trouvé la solution. Quand on me propose des choses, j'y réfléchis alors pourquoi pas mais je ne vois pas comment ça peut marcher dans la mécanique du jeu.
Interview
Dominique Bréard (Tout le monde veut prendre sa place) : "Je n'avais pas envie de lasser le public"
Publié le 26 novembre 2010 à 12:56
Après 150 victoires et 160.000 euros de gains, Dominique a perdu son fauteuil de champion ce midi chez Nagui. Il revient sur son expérience et évoque ses projets dans les médias.
Dominique Breard, candidat à "Tout le monde veut prendre sa place"
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