Des excuses en direct. Au coeur d'une nouvelle polémique, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg a accordé une interview mercredi soir à CNN. Une firme britannique, Cambridge Analytica, aurait détourné de manière illicite des millions de données personnelles afin d'alimenter un logiciel destiné à prédire et à influencer le vote des Américains en faveur de Donald Trump lors de la présidentielle de 2016. Pour ce faire, une faille technique de Facebook aurait été exploitée par un chercheur russe via une application tierce.
Sur CNN, le créateur de Facebook a affirmé que "la plus grande erreur" avait été de ne pas prendre des mesures de protection des données plus tôt. "Je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé. Notre responsabilité est de faire en sorte que cela ne se reproduise pas", a-t-il assuré à la journaliste Laurie Segall. Facebook affirme que lorsqu'il s'est rendu compte de la fuite de données en 2015, il a demandé à Cambridge Analytica de détruire ses fichiers. La firme aurait accepté, sans passer à l'action pour autant.
Et alors que le géant américain est visé par une action en justice de la part d'actionnaires et de citoyens et qu'un appel au boycott de Facebook a été lancé, Mark Zuckerberg a appelé de ses voeux une meilleure régulation de son outil par les autorités, notamment concernant les publicités qui apparaissent sur Facebook, pour plus de transparence. A propos de l'affaire Cambridge Analytica, il s'est même dit prêt à venir témoigner devant le Congrès américain si nécessaire.
Mark Zuckerberg a également admis sur CNN avoir commis d'autres erreurs dans le passé. "J'ai débuté lorsque j'étais jeune et inexpérimenté, a confié celui qui était âgé de seulement 19 ans lorsqu'il a donné naissance à Facebook en 2004. J'ai fait des erreurs techniques et des erreurs en matière de business. J'ai embauché les mauvaises personnes et j'ai fait confiance aux mauvaises personnes. J'ai probablement lancé davantage de produits qui ont échoué que n'importe qui pourra le faire durant toute sa vie", a-t-il ajouté en assurant qu'il avait appris de ses erreurs.
Mark Zuckerberg avait pris la parole un peu plus tôt dans la journée de mercredi sur son compte Facebook pour annoncer une batterie de mesures afin d'éviter que pareille fuite de données ne se reproduise à l'avenir. "Nous allons limiter encore plus l'accès aux données des développeurs afin de prévenir d'autres types d'abus", a-t-il notamment affirmé en assurant que le réseau social allait "tirer parti de cette expérience pour sécuriser (sa) plate-forme et rendre (sa) communauté plus sûre pour tout le monde".