Ce matin, la polémique autour de l'exil fiscal de Gérard Depardieu rebondissait avec la prise de parole de Catherine Deneuve. Dans un court texte publié dans Libération, l'actrice défend les attaques personnelles dont est l'objet son partenaire de "Le Dernier Métro". La comédienne fustige les propos de Philippe Torreton qui avait, mardi, dans le même quotidien, violemment attaqué l'interprète d'Obélix, approuvant la réaction controversée de Jean-Marc Ayrault qui avait qualifié le départ de l'acteur de "minable".
Interrogé ce matin sur Europe 1, dont il était invité de la matinale pour faire le bilan de son voyage officiel à Alger, François Hollande a refusé de stigmatiser l'acteur. "Vous pensez vraiment que je vais commenter les propos d'acteurs, d'actrices, pour qui j'ai vraiment de l'admiration ? Ne me demandez pas de participer à une polémique, a-t-il déclaré en direct. Ce n'est pas ma place. (...) Je veux aussi leur dire que personne, je dis bien personne, aucun citoyen français, ne peut être stigmatisé par le Président de la République. Car le Président de la République est le président de tous, de ceux qui ont le plus et qui s'interrogent sur la fiscalité et de ceux qui ont le moins qui s'interrogent sur leur propre avenir, sur l'avenir de la journée suivante." Une petite phrase qui désavoue la sortie du Premier ministre.
François Hollande en a tout de même profité pour rappeler qu'il demandait un effort temporaire aux plus fortunés. "Ca durera deux ans, les 75%. Notre niveau de fiscalité n'est pas plus élevé, hormis les 75%, que ce que l'on trouve dans la plupart des pays voisins", a-t-il dit. A un moment chacun doit faire un effort et que ceux qui ont le plus, peut-être, doivent en faire un de plus". Il a ensuite interpellé les grandes fortunes : "Si vous aimez votre pays, servez-le ! (...) Moi (c'est) ce que je dois dire à tous ceux-là (ceux qui quittent la France pour des raisons fiscales, ndlr), tous ceux qui s'interrogent. Mais venez participer."