M6 va bien. En septembre, la chaîne affiche 10,8% de PDA, une performance en forte hausse sur un an (+0,7) et sur un mois (+1,2). Il s'agit de la plus forte progression toutes chaînes confondues, malgré un paysage bousculé par de nombreuses nouveautés depuis la rentrée. Rencontre avec Frédéric de Vincelles, directeur général des programmes de la Six.
Propos recueillis par Julien Bellver.
La rentrée télé a été marquée par beaucoup de nouveautés, notamment sur France 2. Moins sur M6. L'objectif, c'était le changement dans la continuité ?
Sur M6, il y a un constat, la chaîne est extrêmement en forme depuis début 2016, on est la seule chaîne qui progresse. De 17h à 21h, M6 est première chaîne de France. C'est historique, tous les jours, nous sommes leader sur la cible commerciale, les FRDA de moins de cinquante ans. Nous n'avions donc aucune raison de tout bouleverser. Notre objectif est d'asseoir une continuité, une stabilité autour de programmes qui marchent très bien, notamment dans l'avant-soirée. Mais il y a de nombreuses nouveautés, notamment sur le prime.
M6 réalise 10,8% de PDA en septembre, c'est +0,7 sur un an. Comment expliquez-vous ce bon résultat dans un PAF de plus en plus fragmenté ?
On progresse fortement par rapport à l'année dernière, on est meilleur cette année. Il y a vraiment un bloc programmes identifié, une offre claire, des enchaînements astucieux. On a pris certains risques, par exemple de faire une troisième saison de "La meilleure boulangerie" après une saison deux moyenne. En Angleterre, sur la saison dernière en prime, il y a eu 67% de taux d'échecs sur les nouveaux programmes lancés, 83% aux Etats-Unis ! Dans un marché dilué, c'est très difficile d'installer de nouveaux programmes, donc la tendance c'est de conforter les marques existantes. Comment faire une meilleure saison de "La meilleure boulangerie" ? On ne pouvait pas revenir avec le même programme, d'où l'idée de proposer à Norbert de nous rejoindre. On met plus de divertissement, pour se détendre à 18 heures. "Chasseurs d'appart", c'est un succès important pour nous, une invention maison qui s'exporte partout dans le monde, douze pays ont pris des options. Notre fond de grille est très fort. Et "Scènes de ménages" fait une excellente rentrée malgré l'évolution du contexte concurrentiel.
Vous aviez pourtant tendance à tirer la corde, notamment sur des programmes comme "Un dîner presque parfait"...
On veut désormais éviter l'épuisement, donc on alterne plusieurs programmes puissants, notamment en access. C'est pour cela que cet été on a lancé "Une boutique dans mon salon", une nouvelle marque potentielle d'access, qui a été un vrai succès. Toutes les cases sont importantes mais le socle, c'est l'access. C'est justement par ce qu'on est forts dans cette tranche que l'on peut prendre des risques plus importants en prime, comme mercredi dernier avec "Dossier Tabou".
Vous étiez inquiet la saison dernière de la montée en puissance de Cyril Hanouna en access sur D8 ?
On observe ses bons scores. On nous avait annoncé un TPMP à 2 millions de téléspectateurs, on n'y est pas. La concurrence est partout ! Mais quand on fait des bons programmes, cela fonctionne. C'est très rare une bonne émission qui ne marche pas en raison de la concurrence.
La maison, la cuisine, la déco, ce sont des thématiques inépuisables pour M6 ?
Inépuisables, on l'espère. Elles sont très concernantes pour le public. M6 est une chaîne proche de ses téléspectateurs, qui s'inscrit dans le quotidien des Français. Parfois on divertit, parfois on informe, on conseille. On va continuer sur le quotidien, on travaille sur de nouvelles thématiques que je ne peux pas encore révéler.
"Zone Interdite" et "Capital" ont de nouvelles incarnations. Un mois après, vous êtes satisfait ?
Oui, beaucoup. Les bonnes audiences ont conforté nos choix. Il y a une satisfaction sur les visages, Ophélie Meunier et Bastien Cadéac apportent un souffle nouveau sur le programme. Mais cela doit s'inscrire dans la durée, on leur a demandé d'apporter leur style, cela se met en place. Ce sont des gens jeunes et talentueux donc on s'inscrit dans la durée avec eux. Ils sont très représentatifs de l'esprit M6 : modernes, accessibles, sympathiques.
En prime, vous allez tester une nouvelle série, "Les beaux malaises", avec Franck Dubosc. Dans le rythme, cela ressemble à une série d'avant-prime, vous avez décidé de coller 4 épisodes de 26 minutes. Pourquoi ?
Dès le départ, c'était prévu pour le prime, c'est une adaptation d'une série canadienne. Quand on regarde la série, le fil se tient. Si ça marche, on pourra en faire d'autres. M6 a mis en place une politique très volontariste en matière de fiction de prime. "Glacé" avec Charles Berling va bientôt arriver, un excellent thriller. On a beaucoup de projets, on va alterner dans ces deux univers, le thriller et la comédie familiale.
Quels sont les nouveaux projets de fiction ?
On a un projet, "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux", écrit par l'auteure de "Fais pas ci, fais pas ça", avec Lorànt Deutsch. Cela raconte la vie de vieux amis qui ne se sont pas vu depuis longtemps puis se retrouvent à habiter dans la même ville. C'est pour du prime, en plusieurs soirées, probablement en 2017.
La nouvelle émission politique de Karine Le Marchand, "Une ambition intime", arrive dimanche. C'est votre façon de renouveler les codes du format politique à la télévision ?
C'est vraiment son idée, elle a eu cette vision, elle nous l'a proposée, on lui a fait confiance pour la production. L'émission est vraiment réussie, sur la forme et le fond. On apprend beaucoup de choses sur ces femmes et hommes politiques, il y a des révélations, on passe un bon moment ! Mais cela ne veut pas dire que quand on va se rapprocher des échéances, on n'aura pas d'autres formats politiques...
Pour le portrait de Marine Le Pen, vous avez hésité ?
Non, Karine voulait l'interroger comme les autres candidats. On ne passe pas en revue son programme politique, il s'agit de rencontrer les personnes, de comprendre leur parcours. Nous ne sommes complaisant avec personne, Karine a énormément travaillé ses entretiens.
Je crois savoir que M6 travaille sur une émission politique où les candidats pourraient être interrogés par les animateurs de M6. Vrai ?
Ah, je ne connais pas ce projet (rires).
"Qui est la taupe" et "Garde à vous", c'est bientôt de retour ?
C'est en réflexion. Pour "Qui est la taupe", on réfléchit à une version célébrités.
Le "Saturday Night Live", c'est toujours d'actualité ?
Oui ! On vous en parlera bientôt, le jour où on aura confirmé le host, l'invité, puisque l'émission tourne autour de lui. L'objectif, c'est d'en faire trois à quatre par an en prime, de manière événementielle. On va aussi bientôt diffuser en prime le spectacle de Gad et Kev, en direct. Ce sera un événement majeur sur M6.
Une nouvelle émission de déco va arriver, "Redesign, sauvons les meubles". Cela signe la fin de "D&Co" ?
Non, on a lancé la production de nouveaux numéros de D&Co. Ce sont deux promesses totalement différentes.
Valérie Damidot est sans chaîne fixe actuellement, vous pourriez la rappeler ou la page a été définitivement tournée ?
Quand elle est partie, on lui a sincèrement souhaité bonne chance pour ses nouvelles aventures. Donc on lui dit encore bon vent pour la suite. Elle a marqué M6 de son empreinte pendant longtemps, c'est une histoire qui s'est terminée, c'est la vie de la télé.
Bertrand Chameroy a fait ses débuts sur W9 cette semaine. Vous avez aimé ?
Oui, beaucoup, il a vraiment le talent qu'on lui prêtait, il est excellent. C'est quelqu'un qui va compter dans les animateurs de divertissement ces prochaines années. Donc c'est formidable qu'il soit chez nous, dans le groupe M6.
Vous réfléchissez déjà à des projets avec lui sur M6 ?
Pour l'instant, il y a une construction d'image importante sur W9 avec Bertrand Chameroy. C'était l'émission qui peut être manquait à W9 pour lui donner la dimension qu'elle doit avoir. On va le laisser s'installer et on verra après.