Solidarité entre médias. L'Agence France-Presse a décidé d'accueillir dans ses locaux à Gaza les journalistes de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, et ceux de l'agence américaine Associated Press, après la destruction de la tour Al-Jalaa abritant leurs bureaux, par une frappe de l'armée israélienne, samedi 15 mai. La nouvelle a été annoncé sur Twitter par Sylvain Estibal, directeur de l'agence France-Presse pour le Moyen-Orient. "L'AFP a décidé d'accueillir dans ses locaux à Gaza les équipes d'AP et d'Al Jazeera dont les locaux ont été détruits hier par l'armée israélienne", a-t-il déclaré hier le cadre de l'AFP sur Twitter.
Interrogé hier par la chaîne américaine CBS, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a justifié la frappe de son armée en affirmant que celle-ci avait visé "un bureau de renseignement" du Hamas situé dans la même tour, qui préparait et organisait "des attaques terroristes contre des civils israéliens". Les rédactions d'AP et Al Jazeera avaient été averties de la frappe une heure avant par l'armée israélienne.
Mostafa Souag, le directeur général d'Al-Jazeera, a dénoncé un "crime de guerre" et une tentative de "faire taire les médias". AP s'est pour sa part dit "choquée et horrifiée". "Nous avons évité de justesse de terribles pertes humaines. Une dizaine de journalistes et de pigistes d'AP se trouvaient dans l'immeuble et heureusement, nous avons pu les évacuer à temps", a déclaré dans un communiqué Gary Pruitt, le patron de l'agence. De son côté, l'AFP a voulu "exprimer toute sa solidarité avec les médias dont les bureaux ont été détruits à Gaza", a déclaré Fabrice Fries , le PDG de l'agence, appelant également au respect du "droit à l'information".
Ce bombardement intervient après près d'une semaine d'affrontements. Le dernier bilan des frappes israéliennes sur Gaza donné par les autorités palestiniennes fait état de 145 morts, parmi lesquels 41 enfants, et 1.100 blessés. De son côté, Israël affirme avoir été la cible de 2.300 roquettes, qui ont tué dix personnes, dont un enfant et un soldat, et fait plus de 560 blessés.