Il parle enfin ! Depuis sa prise de fonctions la semaine dernière, après le départ à la retraite de Nonce Paolini, Gilles Pélisson, le nouveau PDG de TF1, était resté muet. Après avoir révélé hier le nouvel organigramme de son groupe, il accorde ce matin une longue interview au "Figaro".
Gilles Pélisson, qui a dirigé notamment Euro Disney et le groupe Accor, reconnait ne pas être un spécialiste du petit écran. "Cela serait prétentieux de vous dire que je suis un spécialiste de la télévision, même si je n'ai jamais autant regardé la télévision que ces derniers mois", reconnait-il dans les pages saumon du quotidien. Mais il sera bien entouré. A défaut d'avoir un numéro 2 comme du temps du tandem Patrick Le Lay/Etienne Mougeotte, il va s'appuyer sur l'arrivée d'Ara Aprikian, l'ancien homme fort de D8, qui prend la tête de l'ensemble des contenus du groupe. "Il sera l'ambassadeur du groupe pour promouvoir nos marques et nos programmes", déclare Gilles Pélisson.
Le nouveau grand patron de la Une ne craint pas de voir TF1 passer sous la barre des 20% de PDA (ce qui n'est encore jamais arrivé sur une longue période). "L'essentiel, c'est de rester leader et de creuser l'écart avec la concurrence", explique-t-il, en ajoutant que TF1 doit rester "la chaîne de l'événement". "Il faut trouver des programmes capables à la fois de nourrir la puissance de la marque TF1 et surtout de renforcer les autres chaînes du groupe sur la TNT."
Gilles Pélisson se fixe plusieurs objectifs : "réaffirmer le leadership du groupe sur la télévision en clair en France" (en s'appuyant sur les 4 chaînes et LCI), "proposer des offres commerciales innovantes", que TF1 devienne "le référent du marché dans le digital", devenir "un partenaire majeur de la production audiovisuelle en France et en Europe" et, enfin, améliorer la rentabilité de son groupe, notamment par le développement de nouveaux revenus.
Enfin, il revient sur le rachat du groupe de production Newen. Selon lui, cette acquisition "doit servir de base pour nous développer à l'international". Si ce rachat a beaucoup fait grincer des dents à France Télévisions, le PDG de TF1 assure que les discussions sont en cours entre les deux parties. "Le rêve de TF1 n'est pas de rapatrier des programmes qui sont aujourd'hui sur le service public, comme j'ai pu l'entendre", conclut-il.