Mis en retrait. Ce lundi, "Streetpress" a publié une enquête dénonçant les méthodes d'un faux avocat, Azzedine Jamal, qui aurait escroqué plusieurs dizaines de sans-papiers. Il aurait monté une activité lucrative promettant à des sans-papiers travaillant en France de constituer pour eux des dossiers de régularisation en échange de plusieurs milliers d'euros. Azzedine Jamal aurait fait au total au moins 55 victimes.
Selon "Streetpress", le faux avocat aurait été épaulé par son mari, Gilles Wullus, rédacteur en chef depuis 2018 de "Politis", un hebdomadaire politique français inédpendant. Gilles Wullus est le "curateur renforcé d'Azzedine Jamal en raison des problèmes de santé" de ce dernier, précise le site d'information. Ainsi, le faux conseil n'aurait ainsi pas pu créer son cabinet et son business sans l'aide de son mari censé "l'assister et le contrôler dans la gestion de ses biens et de sa personne".
A la suite de ces révélations, "Politis" a réagi via un communiqué et a annoncé la mise à l'écart de son rédacteur en chef. "Nous venons de prendre connaissance d'un article publié par 'Streetpress'. Notre journal 'Politis' est totalement étranger à cette affaire d'une extrême gravité, qui relève de la vie privée d'un de ses salariés. 'Politis' ne saurait en aucun cas accepter ou cautionner le fait que son nom ait été ou soit utilisé à des fins frauduleuses, par quelque personne ou organisation que ce soit", a déclaré le titre de presse.
Et d'ajouter : "Si une utilisation d'une telle nature était avérée, notre entreprise en évaluera les préjudices et prendra toutes les mesures y compris internes, visant à protéger ses intérêts". "Gilles Wullus est d'ores et déjà en retrait de ses fonctions et responsabilités au journal", a conclu "Politis".
Contactés par "Streetpress", Azzedine Jamel et Gilles Wullus ont nié certains faits reprochés. Selon eux, ce travail de régularisation est une oeuvre sociale. Le rédacteur en chef de "Politis" s'est d'ailleurs dit "dégoûté" de la situation catastrophique des sans-papiers. "Le fait qu'on fasse tout pour empêcher ces gens-là d'avoir leurs droits, c'est insupportable. Quand Azzedine Jamal a eu cette idée-là, je ne lui ai pas dit non. Même s'il n'est pas juriste", a réagi Gilles Wullus.