James Cameron a la critique facile ces temps-ci. Le réalisateur des deux plus gros succès de l'histoire du cinéma, "Avatar" et "Titanic", s'est illustré il y a peu dans une diatribe contre Netflix, et a remis ça cette semaine contre "Wonder Woman". Le long-métrage réalisé par Patty Jenkins, très bien accueilli par la critique, a aussi été salué pour son message féministe et a battu de nombreux records au box-office américain mais aussi international.
Des points positifs qui n'ont pas franchement renversé James Cameron, qui a avoué auprès du "Guardian" qu'il ne comprenait pas l'engouement autour du projet. "Tous ces gens qui se félicitent et se tapent dans le dos à Hollywood au sujet de 'Wonder Woman', c'est complètement déplacé", a-t-il ainsi lancé. Objet de sa critique, le personnage-même de Diana Prince, alias Wonder Woman.
"C'est une icône traitée comme un objet, et c'est le Hollywood masculin qui fait comme d'habitude ! Je ne dis pas que je n'ai pas aimé le film, mais pour moi, c'est un pas en arrière", a-t-il ainsi déclaré, prenant comme point de comparaison Sarah Connor, campée par la comédienne Linda Hamilton dans les deux premiers "Terminator" qu'il a réalisés. "Sarah n'était pas une icône de beauté ! Elle était forte, complexe, et c'était une très mauvaise mère, et elle obtenait le respect des spectateurs grâce à sa force de caractère et son courage", a-t-il affirmé.
Face à ces critiques, Patty Jenkins, réalisatrice de "Wonder Woman", a pris la parole sur Twitter pour s'attaquer à l'argument de base de son confrère. "Il n'existe pas un bon et un mauvais modèle de femme forte", lance-t-elle, remerciant toutefois le réalisateur pour ses compliments au sujet d'un autre de ses films, "Monster", dont l'héroïne est campée par Charlize Theron.
"Son incapacité à comprendre ce qu'est 'Wonder Woman', et ce que le film veut dire pour les femmes tout autour du monde n'est pas une surprise. Parce que, bien qu'il soit un cinéaste de talent, il n'est pas une femme. (...) Si les femmes doivent toujours être dures et torturées pour être fortes, et qu'on n'a pas le droit d'avoir plusieurs facettes, ou de célébrer une icône pour les femmes parce qu'elle est séduisante et aimante, alors nous n'avons pas fait beaucoup de progrès", poursuit-elle, laissant aux spectatrices le soin de choisir elles-mêmes leurs "icônes de progrès".