La campagne d'Italie de Vivendi se terminera-t-elle à Pavie ? Comme le rapporte Le Figaro, l'autorité italienne des communications (AGCom) a annoncé mardi son intention de porter un coup d'arrêt aux ambitions du groupe média français dans les télécoms et les médias italiens. L'AGCom donne ainsi un an à Vivendi pour réduire sa participation soit dans Telecom Italia, soit dans Mediaset afin de se mettre en conformité avec le droit de la concurrence italien.
Ce dernier n'autorise pas d'avoir des participations excédant un certain seuil à la fois dans les secteurs des télécommunications et des médias. L'AGCom estime ainsi que les liens entre Vivendi, Telecom Italia et Mediaset risquent d'avoir des répercussions négatives sur "le degré de concurrence existant dans les marchés concernés et sur le degré de pluralisme des médias". Ne précisant pas à combien doit se porter le désengagement de Vivendi, le régulateur italien somme Vivendi de présenter son plan d'ici soixante jours, sous peine de se voir infliger une sanction administrative. Cette dernière prendrait la forme d'une amende allant de 2% à 5% de son chiffre d'affaires.
Désireux de bâtir un empire des médias dans le sud de l'Europe, Vivendi est devenu le premier actionnaire de Telecom Italia, le leader des télécoms en Italie, en détenant 24% de son capital. Le groupe de Vincent Bolloré est également le deuxième actionnaire de Mediaset, premier télédiffuseur italien privé, après être monté à 28,8% du capital. Cette offensive dans Mediaset s'est faite au prix d'une brouille avec la famille Berlusconi, premier actionnaire de Mediaset avec 40% des parts via sa holding Fininvest.
Dans un communiqué publié hier, Vivendi annonce avoir pris acte "avec étonnement" de la décision du régulateur italien. Estimant avoir "toujours agi dans les limites imposées par le droit italien", le groupe français se réserve "le droit d'engager toute action judiciaire appropriée pour assurer la protection de ses intérêts, y compris de faire appel de la décision de l'AGCom auprès du Tribunal administratif régional (TAR) et de déposer une plainte officielle auprès de la Commission européenne pour violation du droit de l'Union européenne". Vivendi s'affirme néanmoins "pleinement confiant que ses droits seront finalement reconnus".