Dans le viseur de la justice italienne. Ce vendredi, le parquet de Milan a annoncé l'ouverture d'une enquête contre Vincent Bolloré, après son rachat de près de 30% du groupe de Silvio Berlusconi, Mediaset. Le parquet italien a inscrit officiellement le patron de Vivendi sur son registre des enquêtes, pour "manipulation de marché", a précisé le procureur Fabio De Pasquale, en charge de cette enquête, à l'AFP.
Le 12 décembre dernier, Vivendi avait bousculé le capital de Mediaset, en s'appropriant 3% du groupe qui détient 23 chaînes en Italie et en Espagne, avant d'annoncer viser 20% du capital de la société. La manoeuvre avait alors déjà inquiété l'ancien président du Conseil des ministres italien, qui avait qualifié cette annonce d'"hostile". La famille Berlusconi avait donc saisi la justice via sa holding Fininvest, accusant la société de Vincent Bolloré de "manipulation de marché". Le Cavaliere reproche à Vivendi d'avoir fait chuter le cours de Mediaset en juillet, en annonçant la rupture d'un accord stratégique pour le rachat du bouquet payant de Mediaset Premium.
Depuis, l'inarrêtable Breton est parvenu à conquérir 30% du capital de Mediaset, afin d'obliger le clan Berlusconi à s'allier à lui. La volonté de Vivendi, à travers ces entrées fracassantes dans le capital de groupes médias en Europe, est de créer une plateforme de contenus audiovisuels à l'image d'un Netflix européen.
Vincent Bolloré a riposté ce vendredi, via un communiqué, expliquant que "l'inscription des dirigeants de Vivendi" sur le registre des enquêtes du parquet de Milan "est la conséquence de la plainte sans fondement et abusive déposée par les Berlusconi contre Vivendi après sa montée au capital de Mediaset". "Cette inscription en l'état n'indique en aucune façon une quelconque accusation contre quiconque", a souligné Vivendi.