C'est un sujet pas tout à fait impartial qu'a diffusé aujourd'hui le JT de la mi-journée de Canal+. Son thème, l'arrivée de Netflix en France. Disponible depuis la nuit dernière, la plate-forme vidéo américaine est un concurrent direct de Canal+. Si la chaîne cryptée a malgré tout décidé de traiter ce sujet, elle l'a fait de manière personnelle, présentant d'une façon négative l'opérateur américain. Canal+ n'a surtout pas hésité, au cours du reportage, à faire la publicité de sa propre plate-forme de SVOD, CanalPlay.
Après avoir présenté le service et son prix, le journaliste de la chaîne cryptée explique ainsi que Netflix ne sera pas disponible sur la plupart des box internet hormis Bouygues Telecom. "Les autres opérateurs, eux, refusent de distribuer la société implantée au Luxembourg pour optimisation fiscale" rappelle Canal+, qui confie ensuite la parole au réalisateur Costa-Gavras. Ce dernier n'est pas un chaud partisan de Netflix, loin de là. "Ce genre de société a uniquement pour but de faire de la recette, de satisfaire leurs actionnaires. Aucune ambition de qualité" tacle ainsi le cinéaste.
Après quoi, le journaliste continue sa présentation en évoquant la crainte des "médias tradionnels" que Netflix mette à mal "l'exception culturelle française et sa spécificité de production qui lui permet de proposer aussi bien des films populaires que des films plus intimistes".
Il s'en prend ensuite au caractère "décevant" du catalogue de Netflix. Le journaliste de la chaîne cryptée insère ainsi un extrait d'une vidéo se moquant de Netflix dans laquelle l'un des personnages raille l'ancienneté des films disponibles sur la plate-forme américaine. "Son offre (celle de Netflix) n'est pas de première fraîcheur" tacle en conclusion le journaliste. "Un film sera proposé au catalogue trois ans et demi après sa diffusion en salles". Et le sujet de se refermer sur une publicité même pas déguisée pour CanalPlay : "Beaucoup plus tard que CanalPlay qui a déjà 520.000 abonnés, propose 3.600 heures de séries, et est présent sur les box de tous les opérateurs" explique ainsi sans aucune gêne le journaliste.
Ce n'est pas la première fois que le traitement de l'arrivée d'un nouveau concurrent par un média peut faire l'objet de critiques. En janvier 2012, celui autour de l'arrivée de Free sur le marché du mobile par TF1 (groupe Bouygues) avait fait l'objet de nombreux commentaires. Le JT de la Une avait ainsi à l'époque été accusé par certains d'avoir surtout recensé les points négatifs de l'offre de Free Mobile.