Triste anniversaire pour "Têtu", qui fête ce mois-ci ses 20 ans. Le magazine mensuel gay a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. Un "paradoxe" pour les équipes en place, "alors que la société est arrivée au terme de sa restructuration, que l'équipe en place, dynamique et motivée, a assuré la transition vers un magazine culture/société/art de vivre de très grande qualité", note un communiqué de la direction. "Têtu" connaît toujours une situation financière déficitaire, "même si celle-ci s'est très nettement améliorée par rapport à celle des années antérieures à 2013, année du rachat du titre par Jean-Jacques Augier à Pierre Bergé".
Les dirigeants de "Têtu" cherchent donc un repreneur, de préférence un grand groupe de presse. "Nous pensons que la survie de ce titre emblématique du paysage éditorial français passe par le rapprochement avec un groupe de presse, seul à même de donner au titre un poids suffisant face aux agences de publicité", explique la société.
Ce n'est pas la première zone de turbulences traversée par le mensuel. En mars 2013, suite à son rachat par Jean-Jacques Augier, "Têtu" a licencié 40% de ses salariés. L'année dernière, malgré la nouvelle formule, sa diffusion totale payée était encore en baisse, à 31.000 exemplaires en moyenne (chiffres OJD ). "Têtu" a toujours perdu de l'argent depuis sa création. Mais le magazine a survécu jusqu'à présent à la crise de la presse grâce aux investissements répétés de Pierre Bergé, là où d'autres magazines comme PREF ont dû fermer leurs portes.