Le RAID critique le rôle des médias sur... BFMTV. Invité à 16h15 de la chaîne d'informations en continu pour débriefer l'assaut Porte de Vincennes du 9 janvier dernier, Jean-Michel Fauvergue, patron de cette unité d'élite, n'a pas hésité à critiquer le rôle des médias dans la traque des terroristes.
"La difficulté nouvelle, c'est le rôle des médias qui vient très clairement polluer les informations que nous avions par un certain nombre de nouvelles qui sont peut-être intéressantes sur le plan de la presse mais ne sont pas intéressantes pour nous de manière opérationnelle donc il a fallu faire le tri assez rapidement", a-t-il expliqué sans être relancé sur ce point. En clair, les médias, avec leurs révélations en direct, ont parfois gêné le travail du RAID sur place.
Depuis la fin des attaques, certains médias sont accusés d'avoir donné trop d'informations précises à l'antenne pouvant renseigner les terroristes avant l'assaut des forces d'élite. Sur TF1 par exemple, l'opération du RAID menée à Reims était annoncée mercredi soir dans le journal de 20 Heures alors qu'elle était encore secrète. Sur France 2, un témoignage pris en direct par téléphone avait révélé la présence de Lilian Lepère, otage caché dans l'usine de Dammartin-en-Goële. Sur BFMTV enfin, le journaliste Dominique Rizet avait révélé l'existence d'une planque (la chambre froide, au sous-sol) où était cachée une femme dans l'hyper cacher de Porte de Vincennes.
Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV et Dominique Rizet, spécialiste police-justice de la chaîne, s'étaient défendus, assurant que le RAID leur avait justement donné leur accord pour diffuser cette information à l'antenne. La ligne de défense de BFMTV avait été remise en cause par le site Arrêt sur images, qui a recoupé les récits publiés par les médias ces derniers jours. "A aucun moment il n'est précisé que les otages présents dans la chambre froide avaient été mis en sécurité avant l'assaut", écrivaient nos confrères il y a quelques jours. Convoqués jeudi dernier par le CSA, les médias n'ont pas été pour l'instant visés par des sanctions. Les Sages devraient statuer début février, au cas par cas.