Une nouvelle personnalité mise en cause. Comme le rapporte "Le Monde", ce lundi, Olivier A., neveu du producteur de télévision Gérard Louvin, a déposé le 8 janvier dernier auprès du procureur de la République de Paris une plainte contre son oncle et contre le compagnon de ce dernier, Daniel Moyne, pour "viols sur mineur de moins de 15 ans par ascendant", "complicité de viols sur mineur de moins de 15 ans par ascendant" et "corruption de mineurs". Des faits qui se seraient produits entre les 10 ans et les 14 ans de la victime présumée et qui auraient été commis par Daniel Moyne, avec la complicité de Gérard Louvin.
Olivier A. explique que c'est la parution début janvier dans "Le Monde" de l'enquête accusant le politologue Olivier Duhamel d'inceste sur son beau-fils, qui a agi comme un déclencheur. Les faits incriminés se seraient déroulés au domicile de Gérard Louvin et de Daniel Moyne, mais également au sous-sol de la maison de l'enfant, qui décrit des caresses, des actes de masturbation mais également des fellations qu'il aurait été obligé de pratiquer sur la personne de Daniel Moyne. Son célèbre compagnon aurait fermé les yeux sur ces actes dans les années 1980. "Comment mon frère pouvait-il mettre mon fils dans la gueule du loup ?", s'insurge la mère d'Olivier dans "Le Monde".
Son fils n'aurait commencé à évoquer les faits qu'au milieu des années 2000, à l'occasion d'une thérapie familiale, mais sans entrer dans les détails. C'est en 2014 seulement qu'Olivier a consenti à tout révéler à sa mère alors qu'il avait été contacté par des enquêteurs de la brigade des mineurs à la suite d'un signalement concernant le fils adoptif de Gérard Louvin et de Daniel Moyne. Lors de son audition en tant que témoin, la victime présumée avait mis en cause ses deux oncles, interrogés ensuite par les enquêteurs sur ces accusations. Mais la procédure a été classée sans suite le 5 septembre 2016 par le parquet de Paris pour cause de prescription.
Désormais âgé de 48 ans, Olivier A. entame cette nouvelle procédure, malgré le risque de prescription, pour tenter de se reconstruire après avoir selon lui basculé dans la drogue et eu des pensées suicidaires. "Cette plainte est nécessaire parce qu'elle permet à mon client de formaliser, sur le plan judiciaire, et quelle que soit l'issue donnée, la possibilité de se voir reconnaître son statut de victime", explique au "Monde" son avocat Pierre Debuisson.
De leur côté, Gérard Louvin, comme Daniel Moyne, nient par la voix de leurs conseils respectifs les faits décrits par Olivier A.. Me Christophe Ayela, avocat de Gérard Louvin, déplore le fait que son client est victime d'après lui d'un "chantage permanent à l'argent de la part d'Olivier, parce qu'il pense que Gérard est très riche, donc il lui demande de l'argent sous peine de déposer plainte". Et de préciser : "Gérard conteste avoir par passivité ou complicité laissé faire quoi que ce soit, et encore moins avoir encouragé quoi que ce soit". "L'affaire Duhamel a libéré la parole des victimes d'inceste, c'est une aubaine, mais ces affaires très graves ne doivent pas devenir des prétextes à des extorsions de fonds", pointe de son côté Me Céline Bekerman, avocate de Daniel Moyne.