Manuel Valls a fait savoir hier dans un communiqué son intention de porter plainte en diffamation contre L'Express. En cause, un court article de Renaud Revel paru dans la rubrique "Les Exclusifs" et mettant en cause la femme du ministre de l'Intérieur, Anne Gravouin. A en croire l'hebdomadaire, cette dernière serait récemment intervenue auprès de son mari pour empêcher la fermeture administrative d'une boîte de nuit au Cap d'Agde, L'Amnesia, appartenant au beau-père de Johnny Hallyday, André Boudou.
L'affaire remonterait au 8 août dernier. Suite à une rixe survenue entre les videurs et un groupe de rugbymen éméchés, l'établissement du père de Laeticia Hallyday aurait été placé sous la menace d'une fermeture administrative "à quelques jours du week-end le plus important de l'année, celui du 15 août" a rapporté l'hebdomadaire. Laeticia Hallyday aurait alors appelé Anne Gravoin, violoniste collaborant étroitement avec Johnny Hallyday pour qu'elle intervienne auprès de son mari, Manuel Valls. "La décision de fermeture de l'Amnesia a été suspendue, André Boudou s'en tirant avec un simple avertissement de la sous-préfecture de l'Hérault" a expliqué L'Express, laissant sous-entendre, sans l'écrire, une intervention en haut lieu.
"Le contenu de cet article et l'intégralité des faits relatés relèvent d'allégations totalement mensongères. Madame Laeticia Hallyday n'a jamais contacté Mme Anne Gravoin afin que cette dernière intervienne d'une quelconque manière" a expliqué Manuel Valls dans son communiqué. Selon lui, sa femme "n'a jamais demandé la moindre intervention (...)". Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs fait savoir qu'il avait "une trop haute conception de la mission qui lui a été confiée au service de la République pour envisager, un seul instant, d'intervenir de manière arbitraire sur une décision administrative."
Sur le fond de l'affaire, le ministre a confirmé dans son communiqué un "incident" survenu cette nuit-là entre un videur et un client qui a depuis, porté plainte. Selon Manuel Valls, "seul le vigile est donc susceptible d'être poursuivi et jamais aucune fermeture administrative de l'établissement n'a été envisagée par les services de la préfecture". Et le responsable politique de dénoncer un article se faisant l'écho "de rumeurs dénuées de tout fondement (...) qu'une enquête journalistique sérieuse aurait rapidement pu dissiper".