De la friture sur la ligne. Dans une tribune publiée dans le "Figaro " le samedi 23 mai, Martin Bouygues, le PDG du groupe Bouygues, demande de reporter la procédure d'attribution des fréquences 5G à fin 2020-début 2021, au lieu de juillet ou septembre comme cela pourrait être annoncé dans les prochaines semaines. Initialement prévu au 21 avril, cette attribution représente un enjeu capital pour les opérateurs de téléphonie mobile, qui vont y engager de lourds investissements.
Selon Martin Bouygues, "Il faut être pragmatique : la situation du pays, qui se relève avec difficulté d'un terrible cauchemar sanitaire humain et économique, commande de repousser de quelques mois supplémentaires l'attribution des fréquences 5G". Pour justifier cette demande de report, le PDG du groupe Bouygues avance plusieurs arguments : une "technologie loin d'être mature", le climat de défiance dans la population envers la 5G, les polémiques autour de la 5G perçue comme grosse consommatrice d'énergie ou encore la crise économique qui ne permettrait pas une procédure sereine. "Que penseront les Français qui risquent de perdre leur emploi (...) lorsque, en septembre, ils verront les quatre opérateurs télécoms français se battre à coups de milliards d'euros pour acquérir des fréquences 5G ? Ils penseront que c'est indécent", avance le PDG du groupe Bouygues.
Le président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep), Sébastien Soriano, a réagi auprès de l'AFP à cette tribune et a fait part de son étonnement : "Par définition, tant que ce n'est pas fixé, c'est ouvert. Mais aujourd'hui les options principales c'est juillet ou septembre (...) il y a un élément dans la méthode qui me paraît étonnant". Néanmoins, Martin Bouygues termine sa tribune en précisant que "le groupe Bouygues participera à la mise aux enchères des fréquences 5G quelle que soit la date retenue pour les organiser".