Cette fois-ci, c'est la bonne. Depuis des années, la question des restrictions du partage des comptes Netflix revient périodiquement sur le devant de la scène. Mais le leader des services de SVOD s'apprête désormais à agir. Il l'a annoncé à ses actionnaires la semaine dernière, en marge du détail de ses résultats trimestriels.
L'entreprise qui cumule désormais 230,75 millions d'abonnés dans le monde veut empêcher ses utilisateurs de partager leur compte hors de leur "foyer". Comme le rapporte le "Guardian", donner l'accès à une personne extérieure à son domicile s'accompagnera désormais d'un surcoût. Ainsi, il faudra débourser environ 3 dollars par personne supplémentaire, en plus de l'abonnement multi-écrans.
Les essais réalisés par Netflix en Amérique latine permettent d'en savoir plus sur leur définition de "foyer". Si un utilisateur est identifié à une location différente pendant plus de deux semaines, deux choix lui sont offerts : changer son adresse ou payer un supplément. Une durée suffisamment longue pour éviter de gêner les voyageurs, par exemple.
Le déploiement de ce nouveau système sera progressif, tant dans la liste des pays que dans les dates. Globalement, les utilisateurs doivent s'attendre à le voir apparaître au cours du trimestre. La France sera concernée, mais la mesure ne devrait pas arriver en janvier ni en février.
Netflix le sait, il sera difficile de faire avaler la pilule aux utilisateurs qui squattent depuis parfois des années. L'entreprise sait aussi qu'à court terme, la mesure aura un effet négatif sur son audience. "Cependant, nous pensons que la tendance sera similaire à celle que nous avons observée en Amérique latine, avec une augmentation de l'engagement au fil du temps, au fur et à mesure que nous continuons à proposer un large éventail de programmes et que les emprunteurs s'inscrivent à leurs propres comptes", peut-on lire dans un compte-rendu des échanges.
Si Netflix accepte de mettre en place une fonctionnalité qui "n'est pas universellement populaire" selon son co-PDG Greg Peters, c'est qu'elle estime que la situation actuelle met en péril son activité. "Le partage de compte répandu d'aujourd'hui entre les ménages compromet notre capacité à long terme à investir et à améliorer notre service", expliquait en octobre Chengyi Long, le directeur de l'innovation de la plateforme.
Pour rappel, si l'entreprise a rassuré ses investisseurs avec ses derniers résultats, ceux du deuxième trimestre avaient crispé tout le marché de la SVOD. L'entreprise y avait annoncé la perte d'un million d'abonnés, mettant en marche une série de réformes comme une offre avec publicité ou la présente lutte contre le partage de comptes.