La crise continue au sein du "Media". La web-télé lancée en début d'année par des membres de La France Insoumise est sous le feu des critiques depuis ce week-end avec l'annonce du départ de la journaliste Aude Rossigneux, qui affirme avoir été licenciée. Ce lundi, c'est une autre figure de ce jeune média qui annonce son départ.
L'ex-élu Noël Mamère, journaliste bénévole pour le pure player, a confié à France Culture qu'il quittait "Le Media" en raison de l'atmosphère créée par le départ de la journaliste, mais aussi pour "des raisons journalistiques" dans le traitement du conflit syrien. "Je dois avouer que je suis très perturbé par cette affaire et je prendrai une décision lorsque je serai au fait de ce qui se déroule vraiment au sein de la rédaction", confiait-il à propos d'Aude Rossigneux dans les colonnes du "Parisien" dimanche.
Après les accusations d'Aude Rossigneux, qui évoquait une rupture "brutale" de son contrat, "qui serait peut-être un sujet pour 'Le Média' si elle était le fait d'un Bolloré" et des salariés "au bord du burn-out", les journalistes du "Media" étaient montés au front pour défendre leur site. "On a mal pris la comparaison avec Bolloré. C'est d'une méchanceté inouïe, c'est infâme. Mais quand on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage", a réagi de son côté le psychanalyste Gérard Miller, un des co-fondateurs, dans les colonnes du "Monde".
Dans un mail confidentiel adressé hier à ses "socios" - ses membres - et diffusé malgré tout sur les réseaux sociaux, "Le Media" revient sur les raisons du départ d'Aude Rossigneux. Le ton est moins policé que dans le communiqué de presse diffusé dimanche sur Twitter où les journalistes remerciaient Aude Rossigneux "pour le travail accompli avant et pendant le lancement du titre".
Dans cette lettre interne, les co-fondateurs du "Media", Sophia Chikirou, Henri Poulain et Gérard Miller soulignent que la journaliste n'a pas été licenciée, tout simplement parce qu'elle était en période d'essai. Ils évoquent également le comportement d'Aude Rossigneux, difficilement gérable, qui se serait octroyé la fonction de rédactrice en chef et la présentation du journal. Selon eux, il n'a pas été demandé à la journaliste de quitter "Le Media". "Il était convenu qu'elle quitte la présentation du journal et la rédaction pour permettre aux autres journalistes de travailler autrement et, disons-le, plus sereinement, mais nous lui avons immédiatement proposé de continuer son aventure avec nous en devenant l'animatrice de deux nouvelles émissions", affirment les trois co-fondateurs.