Philippe Tesson s'explique. Depuis mardi 13 janvier, le chroniqueur au "Figaro Magazine", à "Valeurs Actuelles" et au "Point" est au coeur d'une vive polémique pour des propos tenus sur Europe 1 dans le "Grand Direct de l'Actu", l'émission matinale de Jean-Marc Morandini. Dans la foulée des attaques terroristes ayant frappé la France, le journaliste de 86 ans s'était agacé des incidents survenus une semaine plus tôt, dans de nombreux établissements scolaires lors de la minute de silence en hommage aux victimes de l'attentat contre "Charlie Hebdo".
Le journaliste avait alors déploré les atteintes à la laïcité. "Il y a une loi en 1905, celle de la séparation de l'Eglise et de l'Etat en France. C'est un modèle. Ca a très très bien fonctionné. Excusez-moi mais ce qui a créé le problème, ce n'est quand même pas les Français ! (...) D'où vient le problème ? D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité sinon des musulmans ? On le dit ça ? Eh bien moi je le dis ! (...) C'est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui ? Il faut le dire quoi !", avait-il lancé en direct.
Ces propos ont rapidement créé un tollé politique et médiatique. Lundi 19 janvier, le parquet de Paris a ainsi annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "provocation à la haine raciale" tandis que le CSA a précisé pour sa part mardi avoir été saisi du dossier suite à la plainte de plusieurs auditeurs.
Ce matin, Philippe Tesson a tenté d'expliquer ses propos. Invité de Léa Salamé sur France Inter, il a d'emblée expliqué avoir été " trop (lui)-même dans ses aspects formels les plus contestables" au cours de cette séquence. Le journaliste s'est dit victime de son tempérament qui le pousse à employer un "langage un peu violent, un peu cru, un peu excessif", mettant aussi en avant l'émotion suscitée chez lui par l'attaque contre "Charlie Hebdo". "Je conviens que c'est un dérapage. Les dérapages, par définition, sont des choses qui vous échappent. C'est vrai que je suis allé trop loin comme je suis allé beaucoup trop loin souvent" a-t-il reconnu. Il a également nié toute islamophobie ou "haine" envers les musulmans. "Si j'ai blessé quiconque, je le regrette infiniment", a-t-il conclu.
S'il s'est excusé sur la forme, Philippe Tesson a en revanche refusé de faire son mea culpa sur le fond. "Je ne vais pas vous dire que je ne pense pas un mot de ce que j'ai dit" a-t-il précisé, avant d'ajouter un peu plus tard :"S'il y a des désordres en France sur certains terrains, à propos de certains problèmes comme notamment le respect de la loi civile, évidemment qu'il y a plus de musulmans que de chrétiens qui posent ce problème. C'est tout à fait évident" a-t-il expliqué, évoquant "les problèmes à l'école" et "dans les quartiers difficiles".