Travailler plus pour redresser les comptes ? Dans un entretien au Figaro, Pierre Fraidenraich, le patron de la holding qui contrôle "Libération", tape sur les journalistes de son quotidien, pas assez travailleurs à son goût. "Une chose est sûre, trop de journalistes sont trop peu productifs. D'ailleurs, notre régie commerciale n'a clairement pas assez de contenus à proposer au marché. Nous devons optimiser notre masse salariale qui pèse trop lourdement sur notre résultat", explique-t-il.
Ce n'est pas la première fois que les reporters sont dans la ligne de mire des nouveaux dirigeants. En mars dernier, Bruno Ledoux, l'un des co-actionnaires, avait pointé du doigt ces journalistes qui "produisent un papier par mois". Une clause de cession suite au changement d'actionnaire est actuellement ouverte pour les journalistes souhaitant quitter l'aventure avec indemnités.
Pierre Fraidenraich a beaucoup d'idées en tête pour développer la marque "Libération" sur de nombreux supports : une radio, une télévision, le web bien sûr, les smartphones... La priorité du nouveau "Libération" est clairement digitale.
Johan Hufnagel, ex-Slate, sera en charge de toute la stratégie numérique. Objectif : la profitabilité en 2015. "Libération a beaucoup inventé, innové mais rarement breveté et encore moins monétisé. Aujourd'hui, nous devons le faire. Pour la première fois de l'histoire de ce journal, nous avons créé un département marketing et développement", poursuit Fraidenraich. Le changement, c'est vraiment maintenant pour nos confrères de Libé.