Annoncée depuis plusieurs mois, la recapitalisation de "Libération" a finalement eu lieu hier. Comme le rapporte l'AFP, les nouveaux actionnaires du journal, encore récemment au bord de la faillite, ont finalement injecté 18 millions d'euros dans le quotidien.
"Bruno Ledoux, Président de la nouvelle holding du Groupe Libération, Presse Media Participation (PMP), et au nom de tous les actionnaires, confirme que l'augmentation de capital de Libération à hauteur de 18 millions d'euros a été signée ce jour" a expliqué Bruno Ledoux dans un communiqué publié jeudi 31 juillet. "Libération, par ce refinancement, est sauvé. Une nouvelle page de l'histoire du journal est ouverte", a ajouté l'homme d'affaires.
Concrètement, 10 des 18 millions d'euros de cette recapitalisation ont été apportés par l'homme d'affaires Patrick Drahi, patron de Numericable. Ce dernier avait déjà mis la main au porte-monnaie en urgence en avril dernier pour éviter la faillite de "Libération" en injectant quatre millions d'euros. Dans un communiqué, ce dernier a précisé que les versements "seront échelonnés sur une période de douze mois". Les quatres millions d'euros restant ont pour leur part été apportés par les autres actionnaires du journal.
Ce plan de recapitalisation s'accompagne de la mise en place d'un plan de départs volontaires. L'AFP révèle ainsi qu'une clause de cession a été ouverte jusqu'au 30 novembre, permettant ainsi aux journalistes du quotidien de bénéficier d'indemnités de départ avantageuses. L'AFP précise que les salariés qui décideraient de quitter le journal percevraient un mois de salaire par année d'ancienneté. Ceux qui partiraient le premier mois, c'est-à-dire "jusqu'au 30 septembre", toucheraient 12.000 euros supplémentaires.
Ces annonces viennent clore, au moins temporairement, une crise entamée en février dernier. Dans un contexte de baisse de ses ventes et de difficultés financières grandissantes, les salariés de "Libération" s'étaient mis en grève le 6 février dernier, obtenant finalement le départ de Nicolas Demorand. La tension s'était notamment cristallisée autour du projet de refonte du journal de Bruno Ledoux. Renfloué, doté de nouveaux actionnaires, le quotidien dispose désormais d'une nouvelle direction éditoriale composée de Laurent Joffrin et de Johan Hufnagel, censée notamment faire rattraper au journal son retard sur le numérique.