L'interview politique, c'est le moment incontournable d'une matinale. A deux ans de la présidentielle, ce rendez-vous est ô combien stratégique pour une station généraliste. Cette saison, RTL a encore perdu du terrain, précipitant le départ de Jean-Michel Aphatie. Pour ce quart d'heure avant 8 heures (le pic time en radio), France Inter est désormais leader, avec l'interview de Léa Salamé. Elle est écoutée par 1.933.000 d'auditeurs, contre 1.705.000 pour son concurrent. Qui pour le remplacer ? puremedias.com fait son pré-casting.
Elle connaît parfaitement l'exercice pour l'avoir pratiqué à "Dimanche +" sur Canal pendant plusieurs saisons. Elue "meilleure intervieweuse politique", Anne-Sophie Lapix continue de mettre les invités politiques à rude épreuve chaque soir dans "C à vous" sur France 5. "Vue à la télé", la journaliste coche toutes les cases pour être RTLisable à la rentrée malgré l'échec de la nouvelle formule de "Mots Croisés" sur France 2. Une interview quotidienne, qui demande beaucoup d'investissement, apparaît cependant peu compatible avec sa quotidienne sur France 5 même si d'autres comme Yves Calvi n'hésitent pas à cumuler.
En reprenant la tranche du soir sur iTELE, Audrey Pulvar s'est construit une nouvelle virginité journalistique. Polémiste dans "On refait le monde" sur RTL avec Marc-Olivier Fogiel, la journaliste a déjà un pied dans la station. Réputée pour ses interviews pugnaces, Audrey Pulvar s'est longtemps frottée à cet exercice, notamment sur France 3. Quittant "Le Grand 8" sur D8, la journalsite lâche déinitivement l'infotainement qui avait un peu brouillé son image.
C'est le nouveau visage de la politique sur la première chaîne d'info de France, BFMTV. Joker de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et à la tête de l'émission dominicale, Apolline de Malherbe cumule plusieurs avantages : jeune, femme, et au solide réseau. Mais sa présence sur RTL apparaît peu compatible avec son engagement BFMTV où elle est ultra-sollicitée quand une actualité politique s'impose. Les matinales des chaînes d'informations se posent par ailleurs de plus en plus en concurrence frontale avec les radios généralistes et Alain Weill, patron de NextradioTV, est réputé pour réclamer l'exclusivité télé et radio à ses talents.
Co-fondateur de Marianne qu'il a depuis quitté, Nicolas Domenach officie chaque jour dans "La Nouvelle Edition" sur Canal+ et dans Challenges. Fin connaisseur du monde politique, de ses luttes internes et auteurs de nombreux ouvrages sur ses coulisses, il connaît les arcannes du pouvoir comme personne. Un sérieux candidat au poste même s'il n'a jamais fait de radio.
Homme de coups, Marc-Olivier Fogiel a l'avantage d'être déjà dans la maison, à la tête de "RTL Soir". Réputé bon intervieweur et au carnet d'adresses bien fourni, MOF a déjà pratiqué la pure interview politique à la télévision mais aussi à la radio, quand il était aux commandes de la matinale d'Europe 1. Mais comme Anne-Sophie Lapix, une interview quotidienne est peu compatible avec son emploi du temps déjà bien chargé.
Ele a déjà dit non. Léa Salamé était le premier choix de RTL pour remplacer Jean-Michel Aphatie. Mais la journaliste n'a aucune bonne raison de quitter la première matinale de France, où elle a cette année décroché de nombreux scoops et permis à la case de redevenir leader. Quitter une station seulement un an après y être rentrée serait un choix de carrière surprenant pour la nouvelle coqueluche des médias.
Si RTL n'arrive pas à débaucher un journaliste chez la concurrence, la station pourrait piocher dans ses troupes. Plusieurs voix de la station peuvent prétendre au poste comme Alba Ventura, Jérôme Chapuis ou encore Elizabeth Martichoux. Autre nom avancé par Le Figaro, Olivier Mazerolle. On n'ose y croire...