Départ sur fond de divergences politiques. Selon "Le Parisien" ce vendredi, Raphaël Glucksmann quitte cette semaine la direction du "Nouveau Magazine Littéraire". En septembre 2017, le militant avait repris les rênes de la revue "Le Magazine Littéraire" en modifiant le nom du titre de presse. Son actionnariat avait également été modifié et était détenu à 40% par quatre actionnaires externes et à 60% par Claude Perdriel, aussi propriétaire de "Sciences et Avenir" et "Challenges".
"Le Figaro" s'est procuré une partie du prochain numéro du "Nouveau Magazine Littéraire" dans lequel Raphaël Glucksmann justifie son départ via un édito intitulé "Explications". Selon le militant, Claude Perdriel l'a évincé en raison de sa ligne éditoriale anti-macroniste. "Il ne fut jamais question pour nous de faire un magazine pro ou anti Macron. Comme vous avez pu le noter en nous lisant, le président de la République n'était pas au coeur de nos préoccupations. Il était même le cadet de nos soucis", écrit-il, ajoutant : "Pourtant, c'est bien notre façon de l'aborder qui suscita les désaccords menant aujourd'hui au divorce avec l'actionnaire majoritaire."
Dans ce même numéro, qui paraîtra en septembre, Claude Perdriel répond à son ancien directeur de la publication : "Je suis de gauche, mais pas comme vous. Nous revendiquons pour ce magazine une indépendance totale vis-à-vis de tous les pouvoirs-financiers, politiques ou médiatiques". Le patron de presse poursuit : "Nous n'avons que faire des bien-pensants et c'est précisément pour cela qu'il nous fait nous séparer du 'vieux monde' (...) Il serait absurde de croire que nous pouvons être pro ou anti Macron."
Toujours selon "Le Figaro", l'éviction de Raphaël Glucksmann aurait aussi des "raisons économiques". Le "Nouveau Magazine Littéraire" aurait ainsi accusé une baisse sensible de ses ventes ces derniers mois. Soutenu par une campagne de promotion, le premier numéro de lancement avait été vendu à 31.863 exemplaires. Les ventes ont ensuite chuté à 14.193 exemplaires pour le suivant et à 8.105 exemplaires pour le quatrième numéro.
Par ailleurs, "Le Figaro" précise que Raphaël Glucksmann sera remplacé par Nicolas Domenach à la tête de la revue. Ce dernier confie au quotidien sa vision de sa future ligne éditoriale : "Il faut rassembler toutes les opinions progressistes pour construire des ponts plutôt que des murs". Pour sa part, selon "Le Parisien", l'essayiste pourrait prendre la tête d'une liste "société civile" pour les élections européennes de mai 2019.