Une plainte pour blocage sur Twitter, une première en France. Selon "Le Parisien", le journaliste indépendant Guillaume Tatu, proche du mouvement de La France insoumise, a déposé plainte vendredi dernier pour "discrimination" auprès du procureur de la République de Paris contre le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand.
Depuis près de quatre mois, le président de l'hémicycle a bloqué l'accès de son compte Twitter à ce reporter. Selon Guillaume Tatu, ce blocage est lié au fait qu'il ait relayé sur les réseaux sociaux des articles évoquant l'affaire des Mutuelles de Bretagne, affaire pour laquelle Richard Ferrand est visé par une information judiciaire relative à des soupçons de prise illégale d'intérêts. Titulaire d'une carte de presse, le journaliste indépendant estime que ce blocage du compte du président de l'Assemblée nationale est "une restriction à sa liberté d'être informé et de pouvoir informer le plus grand nombre" car le compte de Richard Ferrand représente "un profil d'intérêt général".
"Mon client n'est pas le seul dans ce cas. D'autres journalistes ou certaines organisations syndicales comme la CGT ont également été bloqués par le président de l'Assemblée nationale", révèle Arash Derambarsh, avocat de Guillaume Tatu, dans une plainte que "Le Parisien" s'est procurée. Et d'ajouter : "C'est une discrimination fondée sur des opinions politiques. Cela pose un problème d'inégalité à l'accès à l'information". Contacté par le quotidien francilien, Richard Ferrand n'a pas réagi.
En mai dernier, aux Etats-Unis, sept citoyens américains avaient déposé plainte contre le président Donald Trump qui les avait bloqués sur le réseau social Twitter. La Cour fédérale avait alors considéré que le locataire de la Maison blanche n'était pas en mesure de les empêcher de le suivre, au nom de la liberté d'expression protégée par le premier amendement de la constitution américaine.