Le mouvement "Delete Facebook" fait des émules. Sur Twitter, Cooper Hefner, directeur artistique de "Playboy" et fils de Hugh Hefner, a annoncé que le magazine de charme avait décidé de quitter Facebook. La suppression de la page "Playboy US" est d'ailleurs d'ores et déjà effective. Dans un court message, Cooper Hefner a notamment accusé la plateforme d'être "sexuellement répressive", fustigeant la politique très stricte du réseau social en matière de contenus autorisés.
Mais, selon "Playboy", c'est bien le récent scandale autour de l'acquisition et de l'utilisation, par la société britannique Cambridge Analytica, de millions de données personnelles d'utilisateurs de Facebook, qui est à l'origine de ce retrait. "Les nouvelles récentes concernant la supposée mauvaise gestion des données des utilisateurs par Facebook ont scellé notre décision de suspendre nos activités sur cette plate-forme", a expliqué "Playboy" dans un communiqué, rappelant que la marque "Playboy" a "toujours été synonyme de liberté personnelle et de célébration du sexe". "Aujourd'hui, (en quittant Facebook), nous accomplissons un autre pas dans cette lutte", a estimé "Playboy", qui se prive de quelque 25 millions de fans.
"Playboy" devient ainsi le tout premier titre de presse à quitter Facebook depuis les révélations fracassantes du "New York Times" et de l'"Observater of London" sur l'exploitation illicite des données de 50 millions d'utilisateurs du réseau social, utilisées notamment pour influencer le vote des électeurs américains en faveur de Donald Trump en 2016. Le scandale a d'ailleurs pris une telle ampleur que Mark Zuckerberg, illustre fondateur de Facebook, a été contraint de faire son mea culpa la semaine dernière à la télévision américaine.
Depuis l'éclatement du scandale, Facebook doit aussi faire face à la fronde de certains de ses utilisateurs qui ont pris la décision de quitter le réseau social à l'appel du hashtag #DeleteFacebook (littéralement "supprimez Facebook"), qui s'est notamment répandu sur Twitter. La défection la plus spectaculaire est d'ailleurs venue de Brian Acton, ex-ingénieur de Yahoo qui a fondé WhatsApp avant de le revendre à... Facebook. "Supprimez-le et oubliez-le. Il est temps de se soucier de la vie privée", a-t-il notamment écrit sur Twitter.