Deux ans ! C'est le temps qu'aura mis Serge Nedjar, qui cumule les casquettes de directeur général et de directeur de la rédaction de CNews, pour prendre officiellement la parole et détailler sa vision de la chaîne d'information du canal 16. En poste depuis mai 2016, le dirigeant fait donc sa première prise de parole ce matin auprès de nos confrères de "Télé 2 Semaines". Et s'il a été si longtemps silencieux, Serge Nedjar explique que c'est "tout simplement" en raison de la grève de l'automne 2016, qui a causé le départ de pratiquement toute la rédaction.
"Humainement et professionnellement, c'était très compliqué à gérer", explique-t-il, fustigeant les "manipulations" de la part de ses concurrents et "les extrapolations" dans la presse. "Lors de la phase de reconstruction, ce silence était nécessaire car j'étais dans l'action et non dans l'explication vis-à-vis de l'extérieur", poursuit-il, se félicitant d'avoir travaillé "avec humilité et sans esbroufe". Concernant l'arrivée de Jean-Marc Morandini, catalyseur de la grève en 2016, Serge Nedjar assure qu'il voulait tout simplement "recruter quelqu'un". "À aucun moment, il n'était question de faire partir des collaborateurs. Puis, il est arrivé tout ce qu'il est arrivé", se lamente-t-il.
En définitive, la grève a été "préjudiciable" pour "les collaborateurs" et "la chaîne, qui a cessé d'émettre pendant plusieurs semaines", explique Serge Nedjar qui ne voit "aucun vainqueur" à l'issu du mouvement social. "Il a fallu des semaines, des mois mêmes, pour effacer les blessures et redonner du rythme à CNews", pointe-t-il, estimant y être aujourd'hui parvenu. Le patron de CNews se félicite que la chaîne se soit imposée cette saison "comme la deuxième chaîne info de France devant LCI et franceinfo", notant par ailleurs que les matinées de sa chaîne font plus du double de l'audience de LCI. "Sur les deux cibles importantes, les CSP+ et les 25-49 ans, CNews est toute la journée loin devant LCI et franceinfo", s'enorgueille-t-il par ailleurs.
Enfin, Serge Nedjar est également interrogé sur les nombreuses polémiques nées dans l'émission "L'heure des pros" de Pascal Praud. "Il aime provoquer des ruptures sur son plateau et n'a pas peur que ses débats soient agités. Cela donne beaucoup d'authenticité à son programme", se réjouit le patron de CNews. Interrogé sur les récents propos polémiques tenus par André Bercoff, pour lesquels le CSA a été saisi, Serge Nedjar assure que "Pascal Praud était stupéfait". "Le lendemain, il a d'ailleurs de nouveau évoqué le sujet. Malheureusement, le traitement médiatique que l'on réserve à CNews est très souvent malhonnête", fustige-t-il.
Serge Nedjar annonce par ailleurs les évolutions attendues dans la grille de la chaîne la saison prochaine. Laurence Ferrari occupera ainsi "une place encore plus importante" tandis qu'une tranche d'information sera créée en fin de soirée. Le patron de CNews annonce qu'il entend procéder à un recrutement externe pour l'incarner. Une hebdomadaire sur la santé sera lancée le week-end tandis que de nouveaux rendez-vous autour de l'investissement et des régions sont attendus. Par ailleurs, Serge Nedjar annonce que l'émission de Gilles Verdez, "un journal de faits divers", sera diffusée en septembre de 13h à 14h. De son côté, Jean-Marc Morandini verra son émission rallongée.