Cette fois, c'est confirmé. Au cours d'une conférence avec des analystes financiers, suite à la publication des bons résultats semestriels de TF1, Nonce Paolini a confirmé son intention de demander au CSA de convertir la fréquence payante de LCI en fréquence gratuite. "Il y a de la place pour trois chaînes d'information", a assuré le PDG du groupe filiale de Bouygues.
Privée de la subvention généreuse de Canal+, qui ne souhaite plus payer au prix fort son exclusivité sur Canalsat, LCI est contrainte de revoir son modèle financier. Le passage à une diffusion gratuite sur la TNT permettrait à la chaîne d'augmenter (potentiellement) son audience de manière significative. Elle est créditée de 0,5% de parts de marché en France, contre 0,9% pour i-Télé et même 1,1% pour BFM TV, deux chaînes info disponibles sur la TNT gratuite (étude Médiamat'Thématik premier semestre 2011).
Une hausse d'audience permettrait à la chaîne d'augmenter ses tarifs publicitaires. i-Télé et BFM TV réalisent des chiffres d'affaires publicitaires de 30 à 40 millions d'euros par an, contre moins de dix pour LCI, aujourd'hui diffusée exclusivement sur le câble et Canalsat. A noter que LCI devrait également devenir gratuite sur les bouquets ADSL. Cette évolution ne réclame pas l'autorisation du Conseil supérieur de l'audiovisuel, contrairement à l'évolution de la fréquence payante vers un canal gratuit qui exige la signature d'une nouvelle convention.
Avant même la demande officielle d'une fréquence TNT gratuite pour LCI, TF1 a fait l'objet de plusieurs critiques, notamment de NextradioTV, le groupe dirigé par Alain Weill qui contrôle BFM TV. "Le changement envisagé remet totalement en cause l'équilibre économique atteint par les chaînes d'information gratuites (...) Seules les chaînes adossées à un groupe industriel auraient alors les moyens financiers de survivre. Ce serait l'unique chaîne indépendante, BFM TV, qu'on condamnerait et le pluralisme de l'information à la télévision française qu'on affaiblirait", avait expliqué Alain Weill, clamant qu'"autoriser LCI en gratuit, c'est condamner BFM TV".