Thierry Ardisson comprend le système Bolloré. Ce matin, l'animateur qui basculera à la rentrée sur D8 était l'invité du "Grand direct des médias" d'Europe 1 et est revenu sur la situation à Canal+, où les départs d'animateurs se succèdent et dont le clair sera drastiquement réduit à la rentrée. "Je pense qu'il y a intérêt à faire des économies sur Canal quand on voit les chiffres", a-t-il ainsi admis.
"Canal, c'est une chaîne où il n'était pas vraiment question d'argent en vérité. Il y avait les abonnés mais on n'a jamais entendu parler des actionnaires. Aujourd'hui, tout le monde à Canal réalise finalement que Vivendi, ce sont des gens qui ont des actions Vivendi, que M. Bolloré est là juste pour que les actionnaires gagnent plus d'argent, ce qui est le principe du système capitaliste. Après, si on n'accepte pas ça, il faut aller faire de la télévision en Corée du Nord !", a poursuivi l'animateur-producteur, jugeant "normal que les actionnaires gagnent de l'argent". "Et là ils en perdent - enfin, ils n'en gagnent pas assez", a-t-il continué.
Aux yeux de Thierry Ardisson, la situation actuelle de Canal+ est semblable à celle de... François Hollande. "C'est-à-dire que d'un seul coup, ils se rendent comptent qu'ils vivent dans un monde libéral et qu'il faut faire des choses libérales, c'est pour ça qu'il y a Macron, qu'il y a la Loi Travail etc.", s'est-il justifié. Et pour lui, à Canal+, "pendant des années, les abonnés faisaient vivre tout le monde et on payait des animateurs entre nous qui n'étaient pas extraordinaires des fortunes". "Par exemple, quand Belmer me disait il y a trois ans 'Ali Baddou va remplacer Denisot au 'Grand Journal'', j'éclatais de rire", a enchaîné l'animateur, évoquant aussi un salaire présumé de 50.000 euros mensuels pour Bruno Gaccio.
"D'un seul coup, il y a le réalisme qui arrive à Canal : oui la chaîne est là pour gagner de l'argent, c'est tout, point barre", a analysé Thierry Ardisson avant d'évoquer les départs d'animateurs, confirmant après Yann Barthès que Maïtena Biraben et Ali Baddou n'avaient pas "dû être beaucoup retenus". "La télé c'est comme le rodéo, si on tombe du cheval, on est mort", a conclu Thierry Ardisson dans cette séquence que puremedias.com vous propose de découvrir.