Rien ne va plus entre Thierry Ardisson et C8. Selon une information du "Point" et du "Parisien", confirmant celle d'"Europe 1 Culture Médias" lundi, l'animateur de 70 ans a décidé d'assigner en justice Vincent Bolloré, le patron du groupe Canal+. Cette décision fait suite à l'arrêt surprise en mai dernier de ses deux émissions, "Les Terriens du samedi" et "Les Terriens du dimanche", sur C8. Cette exclusion de la grille de rentrée - décidée par Thierry Ardisson suite à l'échec de ses négociations avec sa direction - aurait été annoncée très tardivement et aurait abouti à un réel préjudice pour la société production Téléparis, qui réalisait les deux programmes et qui appartient à l'animateur et Stéphane Simon. Selon "Le Point", 90 personnes travaillant pour la chaîne via la société de production se seraient retrouvées à Pôle emploi.
Ainsi, l'ancien animateur de "Tout le monde en parle" a saisi le Tribunal de commerce pour "rupture brutale de dépendance économique", selon son avocat dans "Le Parisien". Le chiffre d'affaires de Téléparis dépendait à 90% des commandes du groupe Canal+. Par ailleurs, Thierry Ardisson réclame une indemnisation sur le préjudice sur son image et sur sa carrière, à la suite de l'annonce de l'arrêt de ses émissions. Il demande aussi que soit remboursé à Téléparis les frais de licenciement déboursés pour les salariés.
Un autre conflit s'ajoute à cette guerre entre l'homme en noir et le groupe dirigé par Vincent Bolloré. Thierry Ardisson estime qu'une séquence de la future émission de Cyril Hanouna plagie l'un des concepts qu'il a déposé à l'INPI et à la SACD. Dans "La Grande Darka", à l'antenne à partir du 14 septembre prochain, dans la précédente case des "Terriens du samedi", le trublion de C8 sera accompagné d'une bande d'humoristes, dont Laurent Baffie, afin de faire rire l'invité fil rouge de la semaine. Au cours de l'émission, un capteur facial devrait permettre de déterminer combien de fois l'invité a ri aux blagues des chroniqueurs du programme.
C'est ce concept que l'ex-visage de Canal+ assure avoir déposé en 2015 et même présenté en mars 2016 à sa direction, avec le producteur Philippe Thuillier. Le 18 août dernier, selon "Le Parisien", Thierry Ardisson aurait envoyé un mail furieux à Franck Appietto, directeur général de C8, pour se plaindre de la reprise de son concept. "Il y a 4 ans, nous avons déposé un concept d'émission de télévision intitulé 'Qui va faire rire les Français ?' qui consiste à utiliser un logiciel de reconnaissance faciale pour compter les rires des invités ou du public sur un plateau. Ce programme, nous te l'avons proposé au cours d'un déjeuner le 27 mars 2016. (...) Je t'en ai reparlé pour la rentrée 2019", avait-il écrit. Et d'ajouter : "Je trouve la méthode pour le moins douteuse. Cyril Hanouna a tout à fait pu avoir la même idée que nous, aucun doute là dessus. Mais la chaîne aurait dû se souvenir que j'ai proposé la même idée depuis 3 ans". Sur ce dossier, le présentateur attaque C8 en justice pour "parasitisme".
"Vincent Bolloré et C8 n'ont répondu à aucune requête en conciliation de notre avocat. Par conséquent, je saisis la justice. J'ai comme l'impression qu'ils jouent la montre en pensant que lorsque l'affaire viendra à l'audience, j'aurais retrouvé du travail et ainsi m'indemniser à moindre coût", a confié Thierry Ardisson au "Point". Et de poursuivre : "Mais je ne suis pas seul, je pense à la centaine de salariés qui va rester sur le carreau !".