Une Une qui ne passe pas. Dans un communiqué publié jeudi en fin de journée, les associations Mousse, Stop Homophobie et Adheos, ont annoncé porter plainte contre "Valeurs actuelles" pour "injure à raison de l'identité de genre". Dans leur viseur, le dernier numéro de l'hebdomadaire conservateur, qui arbore le drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBTQ+, avec ce titre "Le délire transgenre". "Pression médiatique, récupération politique, racines idéologiques... Comment les lobbies instrumentalisent le changement de sexe", peut-on également lire. En pages intérieures, le dossier d'une dizaine de pages fait notamment un focus sur la "dysphorie de genre" chez les enfants avec pour illustration le cas de la jeune Lilie, invitée sur le plateau de "Quotidien".
"Cette nouvelle Une s'attaque aux transgenres, qui sont déjà les personnes LGBT (60%) les plus discriminées", notent les associations. "Pousser des lecteurs à croire qu'être transgenre est un délire amène à se moquer publiquement des personnes transgenres". L'avocat des associations concernées estime que le terme "délire transgenre" renvoie à "un passé récent où les transidentités étaient qualifiées de maladie mentale". "Dire d'une personne transgenre que c'est une aliénée, c'est comme dire d'un homosexuel que c'est pédophile. C'est injurier en procédant à une assimilation abusive", ajoute maître Étienne Deshoulières.
Ce même numéro de "Valeurs actuelles" propose une interview du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Invité ce matin sur franceinfo, le trentenaire a lui aussi estimé que cette Une est de nature à provoquer des "discriminations supplémentaires". Pour autant, il n'a pas exprimé de regrets à propos de son entretien accordé au magazine. "Quand vous donnez une interview à un journal (...), on ne vous soumet pas les articles qui seront publiés", a-t-il noté.
De son côté, sa collègue du gouvernement Elisabeth Moreno, en charge de l'égalité et de la diversité, a condamné la Une de "Valeurs actuelles, la qualifiant de "méprisable". "S'il faut la chérir, la liberté d'expression n'autorise pas toutes les horreurs", a-t-elle tweeté.