Un procès de plus. Selon une information révélée par l'AFP, Vincent Bolloré a intenté une action en diffamation contre l'ouvrage "Vincent tout-puissant", qui lui est consacré et qui est paru aux éditions Lattès en janvier 2018. Datant d'avril, la plainte, également déposée par les groupes Bolloré SA et Bolloré Logistics, vise les deux auteurs de l'ouvrage, les journalistes Jean-Pierre Canet et Nicolas Vescovacci, à qui l'on doit le célèbre documentaire sur le Crédit Mutuel censuré par Canal+, ainsi que Laurent Laffont, patron des éditions Lattès. La plainte concerne une cinquantaine de passages du livre portant notamment sur sa gestion de Canal+ ainsi que sur ses activités en Afrique.
Jean-Pierre Canet, Nicolas Vescovacci et Laurent Laffont sont convoqués du 19 au 22 novembre par un juge d'instruction au tribunal de grande instance de Nanterre, en vue d'une possible mise en examen, étape quasi-automatique dans ce type de procédure. "Vincent tout-puissant" fait également l'objet d'une plainte pour "dénigrement" déposée au civil en janvier, quelques jours seulement avant la sortie du livre. Olivier Baratelli, avocat du milliardaire d'origine bretonne, avait évoqué une "grave déstabilisation" de Vivendi. Ce dossier doit être évoqué lors d'une audience au tribunal de Paris prévue le 17 décembre.
Très procédurier, Vincent Bolloré attaque quasi-systématiquement, le plus souvent en vain, les enquêtes le concernant lui ou ses activités. En juin dernier, le tribunal correctionnel de Nanterre avait relaxé le groupe France Télévisions et le journaliste Tristan Waleckx, assignés par Vincent Bolloré pour un reportage de l'émission "Complément d'enquête" portant sur ses activités en Afrique. L'homme d'affaires avait poursuivi le groupe audiovisuel public pour "diffamation".
En janvier dernier, un collectif de journalistes et d'ONG avait signé une tribune pour dénoncer les méthodes de "procédures baillons" employées par Vincent Bolloré. Une quinzaine de procédures en cours engagées en France et à l'étranger contre des journalistes ou ONG pour "diffamation" ou "dénigrement" avaient à l'époque été recensées selon les signataires de la tribune. Ceux-ci avaient par ailleurs rappelé que, sur la vingtaine de procédures lancées par le groupe Bolloré ces dernières années, seule deux condamnations avaient été prononcées, l'une contre "Libération" pour la légende d'une photo et l'autre contre France Inter pour un reportage.