L'initiative risque de susciter de nombreux commentaires. Xavier Niel, patron d'Iliad (Free) a annoncé ce matin le lancement d'une école high-tech 100% gratuite, dont l'objectif sera de sortir "1.000 génies par an". "Si la France, 5e puissance économique mondiale, tenait sa place dans le numérique, au lieu d'être 20e, elle aurait réglé le problème de l'emploi (...) Le manque de développeurs ralentit dangereusement les projets de transformation de nos entreprises et freine la création de milliers d'emplois induits", a expliqué le patron et fondateur de Free lors d'une conférence de presse.
"42", c'est son nom, sera domiciliée dans le 17ème arrondissement de Paris dans des locaux flambant neufs, ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Elle pourra accueillir 1.000 élèves, chacun équipé d'un poste personnel de dernière génération. La sélection des candidats à cette formation de 3 ans (le programme) se fera à l'entrée, sans pré-requis, les 4.000 meilleurs profils seront sélectionnés pour des tests cet été pour une ouverture en novembre 2013. "Qui que tu sois, d'où que tu viennes et quoi que tu aies fait (ou pas), tu es au bon endroit. Ici, sur cette ligne de départ, tu n'as ni avance, ni retard sur un autre candidat. Tu as toutes tes chances. Vraiment", indique le courriel reçu après la pré-inscription.
L'objectif de "42" sera de former les ingénieurs de demain, capables de maîtrisier le langage informatique comme personne. Code, réseau, sécurité, jeux vidéo... Les étudiants de cette école nouvelle génération seront formés à tous les métiers. Son coût ? 20 millions d'euros. Xavier Niel y injectera personnellement 50 millions d'euros pour les dix premières années. Il espère recevoir le soutien d'entreprises françaises pour disposer de nouveaux fonds dans ce campus d'un nouveau genre.
La formation n'étant pas la spécialité du fondateur de Free, il s'appuiera sur l'expérience de Nicolas Sadirac, fondateur de l'école Epitech. Selon eux, 450.000 emplois seront à pourvoir dans le numérique d'ici 2015, les élèves diplômés des écoles d'informatique reçoivent 30 propositions de CDI. "Dans le même temps, les informaticiens qui sortent de l'enseignement supérieur public peinent à trouver un emploi. Leurs compétences techniques et leur intégrabilité au monde professionnel après 3, 5 ou 7 années d'études sont contestées par les recruteurs qui leur préfèrent des étudiants mieux formés en parfois trois années seulement dans l'enseignement privé", expliquent les fondateurs. "42" sera bien une école privée. Mais gratuite...