Nicolas Sarkozy avait visiblement quelques comptes à régler mardi soir avec la journaliste de France Inter Hélène Jouan, chargée avec Franz-Olivier Giesbert de conclure l'émission "Des paroles et des actes" après trois heures de direct. Elle salue sa "pugnacité incroyable" mais note une absence de "magie de campagne, magie de candidature" par rapport à 2007. "Je trouve qu'on est passés d'une campagne de magie il y a cinq ans à une campagne de tournis où on a du mal à voir quel est le sens de votre campagne, vous la voyez au centre mais vous êtes l'un des seuls à la voir au centre" explique-t-elle, jugeant le Chef de l'Etat "seul" dans ce combat pour un second mandat.
Nicolas Sarkozy l'écoute attentivement puis lâche. : "Madame Jouan, quel regret qu'entre 2005 et 2007 vous n'ayez pas été aussi élogieuse dans vos chroniques sur France Inter, sur la magie de ma campagne. Vous vous souvenez certainement que vous avez été la première à parler des problèmes personnels qui étaient les miens, et des difficultés". Jouan l'interrompt : "Non, d'une défection à une émission de télévision, ce qui est assez différent". "Je vais vous dire une chose, madame Jouan, vous êtes très impressionnée par le succès, et vous vous faites une drôle d'idée de l'échec, attendez que le match se joue" conclut-il.
De quoi Nicolas Sarkozy parle-t-il ? Précisément d'une chronique diffusée il y a... sept ans ! En 2005 sur France Inter, Hélène Jouan avait implicitement évoqué les problèmes conjugaux de Nicolas Sarkozy à l'occasion de sa défection à un 20 heures de TF1, remplacé au pied levé par Jean-Louis Borloo. "Fatigué ? L'excuse est tellement décalée dans la bouche de Nicolas Sarkozy qu'elle n'a pas convaincu ses propres amis (...) En réalité, sa fatigue serait bien réelle. Dans son proche entourage, on parle même de 'début de déprime'. Une déprime qui serait due à des problèmes familiaux" expliquait-elle à l'antenne, comme le rapporte Rue89.com en détails ce matin.
Hélène Jouan évoque alors le blues de Cécilia, peu fan de sa vie ministérielle. Mais à aucun moment la journaliste n'évoquera la présence de Richard Attias, son futur mari après son divorce avec Nicolas Sarkozy. Cette chronique est visiblement restée en travers de la gorge du président. Sa vie privée, qu'il semble vouloir désormais préserver, a été pourtant l'un des premiers sujets abordés hier soir sur France 2.