Je veux rappeler qu'il est toujours utile de lire l'introduction d'un dossier, et celle-ci donnait clairement notre positionnement. Encore une fois, tel que nous l'avions fait sur 17 pages en mars dernier, nous ne nous positionnons pas POUR ou CONTRE la prostitution, mais contre la prostitution forcée qui touche, selon les rapports, de 80% à 90% des prostitué-E-s", écrit sur Facebook Liliane Roudière, rédactrice en chef du magazine.
Dans l'article, qui rappelait en introduction que les prostituées "ne sont rien d'autre que des esclaves", "Causette" listait : "Parce que, quitte à se taper une fille qui n'a pas envie, autant la violer, c'est moins cher. (mollo, on déconne)" ; "Parce que, puisqu'on ne souhaite à personne d'être un enfant de putain, faudrait voir à essayer d'arrêter de leur en faire" ; "Parce qu'il y a toujours moyen de se bricoler une pute acceptable avec une pastèque trouée. C'est écologique et (semi) comestible.". Ou, enfin, "parce que vous n'êtes jamais sûr que cette "fille" qui vous excite tant n'en a pas une plus grosse que la vôtre. Sauf si vous êtes là pour ça".
"Causette" défend son droit à "l'ironie par l'antiphrase" pour écrire "l'exact contraire du message que l'on veut faire passer pour, via sa violence ou son absurdité, dénoncer le propos de ceux qui le pensent... au premier degré". C'est visiblement raté pour cette fois, même une majorité de la rédaction a tenu à "exprimer publiquement son désaccord avec cet article".
"Visiblement, notre message n'a pas été immédiatement audible, reconnaît aujourd'hui la rédactrice en chef. La prostitution, les prostitutions plus exactement, provoquent toujours beaucoup de passions et de réactions. Au sein même de la rédaction de Causette, les avis divergent radicalement, et particulièrement sur la méthode employée dans ce dossier. Pour notre part, nous assumons nos écrits et ne les regrettons en rien."