La police britannique présente ses excuses. Lundi, Anne Keat, une Anglaise de 77 ans vivant dans le comté de Wiltshire, a publié une lettre dans les colonnes du Guardian pour raconter sa mésaventure lorsqu'elle a voulu acheter un exemplaire du numéro post-attentats de "Charlie Hebdo". Indisponible lors de sa première visite chez son kiosquier, l'hebdomadaire satirique français est finalement arrivé mercredi dernier dans la boutique du commerçant. Anne Keat s'est alors empressée de s'y rendre pour l'acheter.
Mais c'est deux jours plus tard que son kiosquier a eu une mauvaise surprise. "Un membre des services de police est venu, m'a raconté mon vendeur. Il a demandé les noms des quatre personnes qui ont acheté Charlie Hebdo", a ainsi écrit la Britannique, invitant les lecteurs du Guardian - qui propose des badges "Je suis Charlie" - à se méfier s'ils affichaient leur soutien à l'hebdomadaire satirique, cible des frères Kouachi le 7 janvier dernier à Paris.
Finalement, la police britannique a présenté ses excuses et supprimé les données des acheteurs de "Charlie Hebdo", comme le rapporte le site du Guardian. Une porte-parole de la police a expliqué que des recommandations avaient été faites aux équipes de renforcer la surveillance, "en particulier auprès des kiosquiers susceptibles de vendre Charlie Hebdo et de les considérer comme vulnérables".
"Un officier de police a visité une boutique et un bureau de poste à Corsham pour évaluer de possibles tensions communautaires et, s'il y en avait lieu, encourager les propriétaires à être plus vigilents. Durant ce passage, le policier a demandé des informations sur les abonnés à Charlie Hebdo", a indiqué la porte-parole, affirmant que la seule volonté de la police était de "renforcer la sécurité publique" et de "s'assurer que les kiosquiers étaient correctement prévenus".