C'est l'une des récompenses les plus prestigieuses du journalisme. Le prix Albert Londres de l'audiovisuel a été attribué à la journaliste réalisatrice Hélène Lam Trong pour son documentaire "Daech, les enfants fantômes". Diffusé sur France 5 en avril 2023, et disponible en replay, le film raconte l'histoire d'enfants de djihadistes français qui grandissent dans des camps en Syrie.
Ces mineurs, parfois orphelins, sont laissés à leur sort par l'État français, qui ne propose aucune politique de rapatriement groupé. Le film suit ainsi le combat des grands-parents qui, depuis la France, font tout pour tenter de faire rentrer leurs petits-enfants, victimes de la radicalisation de leurs parents. "La France a choisi de ne pas les ramener, car elle n'en veut pas. C'est grave et c'est indigne", a déclaré la lauréate lors de la remise de ce prix 39e Prix audiovisuel.
Du côté de la 85e édition du Prix de la presse écrite, le jury, composé d'anciens lauréats, a distingué le travail du journaliste Wilson Fache. Le Belge de 31 ans est récompensé pour son travail de reportage en Afghanistan (publiés dans "Libération" le quotidien belge L'Echo), mais aussi à Tel Aviv (pour le magazine français Mouvement) et en Ukraine (L'Echo). Journaliste indépendant, Wilson Fache apparaît régulièrement dans l'émission "Quotidien" de Yann Barthès pour couvrir notamment la guerre en Ukraine.
Enfin, le 7e Prix du livre a été décerné à Nicolas Legendre pour son ouvrage "Silence dans les champs" un "travail d'enquête au long cours" autour des méthodes opaques de l'industrie agro-alimentaire en Bretagne.
Comme chaque année, le jury s'est réuni à Vichy, ville natale d'Albert Londres, grand reporter qui a donné son nom au prestigieux prix. Créé en 1932, le prix couronne les reportages les plus marquants de l'année réalisés par des journalistes de moins de 41 ans, à l'anniversaire de mort d'Albert Londres.