L'humoriste Waly Dia, qui a officié aux côtés de Charline Vanhoenacker sur France Inter pendant plusieurs années, et qui n'a pas démissionné après le licenciement de Guillaume Meurice, s'est exprimé dans les colonnes de "Society". L'occasion pour celui qui s'est notamment fait connaître du grand public dans "On n'demande qu'à en rire" sur France 2 de revenir sur cette expérience dans l'émission de Laurent Ruquier. Et il ne mâche pas ses mots.
"C'est à la fois une arme d'exposition et la pire chose pour les humoristes, lâche-t-il d'emblée sur l'émission à laquelle il a participé pendant deux saisons. Tu as très peu de temps, un sujet imposé et, en plus, tu passes devant des millions de gens, donc c'est le meilleur moyen de faire n'importe quoi. A l'époque, j'avais déjà commencé cet humour politique, je parlais de la Françafrique, de l'amalgame islam/terrorisme, de l'esclavage [...] Quand je mettais des noms de politiques, ils coupaient. Une des plus grosses censures que j'aie subies, c'est dans cette émission. Ils ont supprimé des sketchs entiers." Waly Dia explique ensuite que la raison invoquée pour ces suppressions de sketchs étaient que "l'émission est trop longue". L'humoriste, a posteriori, voit plutôt cela comme "un manque de courage évident".
Waly Dia revient ensuite sur le rythme effréné de l'émission, quotidienne : "En deux ans, on a dû écrire je sais pas, 50-60 sketchs. C'était un truc de fou cette émission, quasi malsain à plein d'endroits.". Il précise ensuite le fond de sa pensée, notamment sur le système de notation par un jury professionnel : "C'étaient des gens qui n'avaient jamais fait d'humour qui venaient nous juger, qui étaient capables d'humilier des gamins qui démarrent, comme ça, parce qu'ils étaient sur une fin de carrière dont ils n'arrivaient pas à se remettre."
L'humoriste, qui a également participé au "Jamel Comedy Club" sur Canal+, poursuit sa diatribe contre l'émission de France 2 : "C'est pas par amour des humoristes que Ruquier et Barma l'ont lancée. Une émission, c'est une machine à faire des sous. Tu découvres le fonctionnement de la télé, le montage, la pression des audiences, la censure, l'hypocrisie. La télé, quoi."