C'est reparti pour un tour. Les journalistes du "Journal du dimanche" ne remettront pas les doigts sur leur clavier avant ce samedi 1er juillet minimum. Réunis ce vendredi, la rédaction de l'hebdomadaire a voté à 96% la reconduction du mouvement de grève entamé le 22 juin dernier. Les rédacteurs démarrent donc leur deuxième semaine d'arrêt de travail depuis l'annonce du parachutage de Geoffroy Lejeune, à la rédaction en chef du journal.
Jeudi 22 juin, "Le Monde" annonçait l'arrivé imminente de l'ancien directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles" à la tête de l'hebdomadaire dominical pour remplacer Jérôme Béglé, promu à la rédaction en chef de Paris-Match. "Avec cette annonce, un cap a été franchi dans le refus du dialogue et le manque de considération à l'égard de celles et ceux qui fabriquent ce journal", avait écrit la société des journalistes du "JDD" le samedi 24 juin, annonçant que le journal ne paraîtrait pas le lendemain "pour la deuxième fois de son histoire".
Avec la nouvelle reconduction de son mouvement de grève, la rédaction maintient ses deux revendications, à savoir que la direction renonce à nommer Geoffroy Lejeune à la tête du journal et à recevoir des "garanties d'indépendance juridique et éditoriale". "La direction refuse jusqu'ici d'entendre ces demandes", précise la SDJ.
En conséquence, le journal ne devrait pas paraître ce dimanche 2 juillet, pour la deuxième semaine consécutive. Lors du premier dimanche sans "Journal du dimanche" en raison de la grève, plusieurs personnalités politiques et culturelles, dont la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, s'étaient interrogées sur les perspectives de l'hebdomadaire. La rédaction est aussi soutenue par ses anciens rédacteurs en chef et par plus de 400 personnalités dans une tribune parue dans "Le Monde" le 27 juin.
De son côté, Arnaud Lagardère, patron du groupe Lagardère qui détient le "JDD", a assuré dans un entretien au "Figaro" avoir décidé de nommer Geoffroy Lejeune "seul". "Ni Vincent Bolloré, ni quiconque de Vivendi, n'a été impliqué dans cette décision", a-t-il insisté pour convaincre de son indépendance. "Voyons Geoffroy Lejeune à l'oeuvre et laissons-lui du temps. Ma décision est prise." Autant de signes qui laissent à croire que, grève ou pas, la direction ne devrait pas revenir sur son choix.