Que les journalistes, en grève depuis le jeudi 22 juin 2023, le veuillent ou non, Geoffroy Lejeune prendra bien la tête du "Journal du dimanche". Le parachutage de l'ancien directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles" est vu d'un très mauvais oeil par la rédaction de l'hebdomadaire dont l'arrêt de travail a empêché la parution du numéro de dimanche. "J'ai pris cette décision seul. Ni Vincent Bolloré, ni quiconque de Vivendi, n'a été impliqué dans cette décision", insiste Arnaud Lagardère dans un entretien au Figaro . Le dirigeant du groupe Lagardère, détenu par le groupe Vivendi détenu par la famille Bolloré, ajoute : "Il n'y a aucun mépris de ma part, que du respect."
Tandis que le climat médiatique est de plus en plus tendu autour de cette nomination polémique, le dirigeant estime que "l'actualité du journal [est] instrumentalisée par des commentateurs qui ne veulent pas du bien" au groupe. "Le JDD ne peut pas servir de prétexte à des combats idéologiques. Je suis bien plus attaché qu'eux à ce journal, c'est la vie du groupe. Mes interlocuteurs, ce sont nos collaborateurs", défend-il.
Parmi les prises de position les plus remarquées, un tweet de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui s'inquiétait ce week-end de l'influence de la nomination du nouveau directeur de la rédaction du journal pose une question : "Comment ne pas s'alarmer pour nos valeurs républicaines ?" "Il revient à l'entreprise de choisir ses équipes et à personne d'autre. Quant à nos valeurs républicaines, je les ai toujours défendues depuis vingt-cinq ans à la tête des médias du groupe, et cela ne changera jamais", renchérit le patron du groupe Lagardère, "ravi" que la ministre soit lectrice du "JDD".
Concernant le mouvement de grève des journaliste, Arnaud Lagardère demande de "juger sur pièce" et assure qu'il ne fera pas marche arrière. "Voyons Geoffroy Lejeune à l'oeuvre et laissons-lui du temps. Ma décision est prise." Quant à laisser aux employés du "Journal du dimanche" leur mot à dire sur la personne qui les chapeaute ? Hors de question. "Je peux difficilement m'extraire de mon rôle d'actionnaire, car les titres de presse sont aussi des entreprises. Ce n'est pas sain de penser qu'il n'est pas prioritaire pour un journal d'arriver à l'équilibre financier", répond-il.
Si malgré tout, des journalistes claquent la porte, "c'est un droit et nous les respectons", dit le chef d'entreprise.