Après un dimanche sans "Journal du dimanche", plusieurs rédactions, personnalités politiques et même ministres se sont exprimés sur la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête du quotidien historique. Des réactions en soutien à la rédaction de l'hebdomadaire dominical, en grève depuis le jeudi 22 juin et jusqu'au mercredi 28 juin 2023.
Dans le camp présidentiel, seule la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, s'en fendue d'un tweet pour commenter ce parachutage à la tête du journal. "Mon rituel du dimanche, c'était de me réveiller avec le JDD. Aujourd'hui il ne paraît pas", s'est-elle désolée dans un tweet. Elle précise toutefois qu'"en droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu'il respecte la loi" avant de s'interroger : "Comment ne pas s'interroger" au regard de "nos valeurs républicaines" ?
D'autres réactions sont venues du monde politique, principalement de gauche. Invité de "Télématin" ce lundi 26 juin 2023, François Hollande a dénoncé "que Vincent Bolloré veut faire une presse idéologique, au service de l'extrême droite. Qu'à partir de là il y a suffisamment d'inquiétudes parce que c'est ce qu'il fait dans d'autres organes de presse et donc que la rédaction est en droit, même en devoir de réagir sauf qu'on ne peut pas la laisser seule. Sans doute qu'il y aura nécessité de faire une évolution de la loi pour que les rédactions [...] puissent avoir le droit de choisir leurs dirigeants." L'ancien président socialiste a conclu, pessimiste, que "le JDD dans sa forme actuelle n'a plus aucun avenir". En adressant son soutien à la rédaction du journal, la députée écologiste Sandrine Rousseau a dénoncé que "les intérêts économiques entendent garder leur place et font diversion pendant que la crise écologique et sociale galope".
Parmi les journalistes aussi, ce parachutage de l'ancien directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles" est mal vu. Huit anciens directeurs du même "Journal du dimanche" ont apporté leur soutien aux salariés quatre jour après le début de leur mouvement de grève, dans une lettre transmise pas la SDJ du journal à l'AFP. Il déplorent un arrivée pas seulement synonyme de "provocation et la démonstration que l'extrême droite s'installe désormais tranquillement dans les médias". "C'est aussi un reniement devant l'ensemble de la rédaction et des lecteurs. [...] Penser que l'identité d'un journal puisse être ainsi gommée revient à mettre en danger le fondement même de notre métier."
Mais le revirement de ligne éditoriale à venir a aussi généré le soutien d'autres rédactions. Dans une lettre adressée aux salariés du "JDD", les SDJ de 30 autres médias demandent à la direction du journal de renoncer à cette nomination polémique estimant qu'elle "est incompatible avec les valeurs que porte le journal depuis 75 ans".