Rien ne va plus à "L'Obs". Après la motion de défiance largement votée à l'encontre de Matthieu Croissandeau, la société des rédacteurs signe aujourd'hui une tribune dans Libération pour dénoncer "le profond malaise" qui règne au sein du journal. Ils dénoncent le "limogeage brutal" de deux adjoints de la rédaction, Pascal Riché et Aude Lancelin.
"Cette mesure qu'il a qualifiée de purement managériale est sans précédent dans l'histoire du journal. Elle est d'autant plus violente que la direction ne parvient toujours pas à l'expliquer. S'agit-il de motifs politiques, comme nos confrères s'en sont fait l'écho ?", s'interrogent-ils. Ils demandent à la direction "d'interrompre cette procédure de licenciement" et de "garantir l'indépendance et les moyens d'une stratégie".
l LIRE La tribune publiée dans Libé
La semaine dernière, lors d'un conseil de surveillance, Matthieu Croissandeau a été confirmé dans ses fonctions par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, qui sont propriétaires du titre depuis janvier 2014. Pourtant, la nouvelle formule lancée en octobre 2014 n'a pas trouvé son public. Les ventes du journal ont continué de fortement s'éroder avec 383.800 exemplaires (diffusion France payée) au premier trimestre, contre 503.400 en 2012 ! Matthieu Croissandeau a promis "d'adapter" sa formule pour inverser la tendance.
Le trio BNP est satisfait de voir les pertes de "L'Obs" fortement réduites avec 2 millions d'euros de pertes en 2015 contre 8 millions en 2013, grâce à une quarantaine de départs. Le titre devrait être à l'équilibre cette année. Le trio d'actionnaires serait également très satisfait de la ligne politique "ouverte 'à toutes les gauches'" mise en place par Croissandeau.