"La Provence" part en guerrre contre le "Marseille bashing" dans les médias français. Premier accusé, "Le Figaro", qui aurait publié le 21 août dernier un article truffé d'erreurs sur l'insécurité aux alentours du port. Cet article évoque notamment la protection policière dont bénéficieraient désormais les marins américains lors de leurs escales dans la ville, tout comme certains groupes "d'estivants".
L'enquête de la journaliste rapporte également des propos sur l'insécurité peu flatteurs pour la ville, tenus par plusieurs figures du quartier comme l'administratrice général du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) situé dans la zone, Catherine Sentis. Elle aurait ainsi expliqué à propos de l'ouverture prochaine de magasins de luxe dans les alentours qu'il s'agissait d'"un appel au vol !" puisque la sécurité n'est pour l'instant pas garantie.
Seul hic, selon "La Provence", toutes ces informations sont... fausses. A propos de l'escorte des marins américains et des touristes sur le front de mer, le quotidien régional cite les explications obtenues auprès de la préfecture de police de Marseille. Il y aurait bien des policiers français avec les marins mais il s'agirait en fait de "patrouilles mixtes" avec la police militaire américaine. Le but : "veiller à la discipline des marins et apporter assistance si besoin" et non les protéger des habitants de la cité phocéenne. La préfecture précise que "cela se fait depuis 20 ans, à l'arrivée de chaque bateau et quelle que soit la nationalité des troupes, (...) dans tous les ports d'Europe !". Elle ajoute par ailleurs qu' "aucun touriste" n'a jamais demandé de protection.
"La Provence" remet aussi en cause les propos prêtés à Catherine Sentis dans les colonnes du quotidien national. Celle-ci assure ainsi au quotidien régional n'avoir "jamais été sollicitée pour un entretien". La fonctionnaire explique également que "ni le ton, ni le vocabulaire qui (lui) sont prêtés dans l'article ne (lui) appartiennent". "Quant au diagnostic que l'on me fait porter" ajoute-t-elle, "il fait singulièrement contraste avec le constat que je fais quotidiennement".
Contactée par puremedias.com, la journaliste du Figaro, Valérie Sasporta, maintient ses informations. "Tout est vrai", affirme cette marseillaise d'origine travaillant pour le service cullture du quotidien national. Regrettant que son confrère ne l'ait pas appelée avant de mettre en cause son travail, elle confirme avoir bien assisté aux scènes décrites dans son article lors de ses dernières vacances dans la ville. Concernant les marins américains par exemple, elle cite une serveuse du restaurant dans lequel se trouvaient les soldats et où elle était également attablée au même moment. C'est cette employée qui lui a indiqué que les soldats étaient protégés par la police française pour visiter la ville.
Faute d'avoir pu se faire confirmer l'information par la préfecture de police de la ville, "malgré de nombreux appels et messages", Valérie Sasporta laisse finalement cette information dans l'article. Ce n'est qu'après la parution de son papier que la préfecture de Marseille la contacte pour lui expliquer les causes réelles de cette présence policière. Quant aux estivants escortés, Valérie Sasportas explique les avoir vus "deux jours plus tard" tout près de la Canebière, effectivement entourés de policiers en uniforme. La journaliste précise cependant ne pas être entrée en contact avec eux.
Enfin, concernant les déclarations de Catherine Sentis, l'administratice générale du MuCEM, la journaliste "confirme" également ses écrits. Elle explique qu'elle a bien entendu ces propos même s'"il ne s'agissait pas d'une interview". Ces déclarations auraient été recueillies "en off" lors d'une rencontre à laquelle elle participait mais pas en tant que journaliste. Les accusations de "Marseille bashing" font "mal au coeur" à cette marseillaise d'origine qui a voulu, avec cet article, atteindre un but inverse et "faire réagir".