"L'humoriste s'en donne à coeur joie". C'est ainsi que "Le Point" a introduit la chronique de Bernard Mabille parue ce lundi sur son site. Et l'hebdomadaire ne croyait pas si bien dire. En cette période particulière, l'humoriste a pris le parti de moquer toutes les figures médiatiques du moment : médecins - "mon copain Patrick Pelloux, il est partout" - comme responsables politiques, à commencer par le président de la République, dont le sociétaire des "Grosses Têtes" a raillé la jeunesse : "On m'a dit qu'avant de recevoir ses hôtes faubourg Saint-Honoré il leur montrerait tous ses doudous...".
Mais Bernard Mabille n'a pas été tendre non plus avec la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, qui a tenu des propos malheureux ces derniers temps, notamment envers les professeurs, dont elle a assuré qu'ils ne travaillaient pas en ce moment, avant de rétropédaler. Non content d'ironiser sur le prénom de la jeune femme - "prénom bien en-deçà de ce qu'elle paraît" - l'humoriste s'est aventuré sur un terrain glissant, en faisant référence à sa couleur de peau. "Virée demain, elle pourra toujours se recycler. Amadou cherche partenaire pour remplacer Mariam et reprendre 'Dimanche à Bamako'", a écrit Bernard Mabille dans un clin d'oeil au duo de chansonniers maliens.
Une petite phrase jugée raciste, repérée par plusieurs internautes sur Twitter, qui a obligé la rédaction du "Point" à supprimer le passage litigieux et à présenter ses excuses. Interpellé notamment par le journaliste Claude Askolovitch qui a qualifié l'essai de Bernard Mabille de "lourd et raté (...) et en plus pourri de banania avarié", Etienne Gernelle, directeur du "Point", a fait amende honorable : "Vu. Et passage supprimé, évidemment. Avec nos excuses", a-t-il tweeté en fin de matinée. Sur le site de l'hebdomadaire, une note de la rédaction va dans le même sens : "le passage sur Sibeth Ndiaye a été supprimé. Avec toutes nos excuses".