Il s'explique sur Twitter. En février dernier, une dizaine de personnes, principalement de femmes, ont relaté le cyberharcèlement qu'auraient exercé il y a une dizaine d'années des membres de la "Ligue du Lol", du nom d'un groupe Facebok créé par le journaliste Vincent Glad. A la suite de la révélation de cette affaire, plusieurs personnes liées à cette polémique ont été licenciées ou non reconduits au sein de leur entreprise. Parmi eux, Alexandre Hervaud, chef de service à "Libération.fr", a été mis à pied à titre conservatoire, avant d'être licencié après une enquête interne de la direction du quotidien.
Sur Twitter, ce jeudi, Alexandre Hervaud a tenu à sortir du silence et à revenir longuement sur cette affaire : "Après trois mois d'insultes, de menaces, de sanctions démesurées et, surtout, beaucoup de très mauvais journalisme, le temps du mutisme est terminé". Selon lui, l'enquête interne sur cette affaire "n'a rien révélé justifiant (son) licenciement", "décidé pour raison de com, d'image" : "Une image de coupable par association façonnée par une couverture médiatique aussi affligeante qu'à charge."
Dans ses tweets - une vingtaine-, Alexandre Hervaud a souhaité faire un distinguo entre le groupe Facebook, baptisé "Ligue du Lol", et les harcèlements sur Twitter dont certaines personnes ont été victimes. Pour cela, il a expliqué que certains faits évoqués par les victimes remontaient à 2009, soit avant que Facebook ne lance la fonctionnalité permettant de créer des groupes, en octobre 2010. "2009 est l'année de création de comptes Twitter anonymes collectifs, trollesques - que je n'ai jamais alimentés (...) Tout ça date d'avant la 'Ligue du Lol'", a ainsi assuré Alexandre Hervaud, ajoutant : "L'erreur de datation du groupe a permis à des médias avides de sensationnalisme de publier des témoignages n'ayant strictement rien à voir avec ce groupe Facebook privé."
Concernant le nom de la "Ligue du lol", il a précisé qu'il s'agissait d'une "simple vanne footeuse", qui a "hélas été prise au premier degré" : "'Ligue' étant très connotée, certains ont fantasmé une société secrète, des Illuminatis 2.0., une loge maçonnique...". Alexandre Hervaud a souligné que l'affaire "n'a pas pu être fact-checkée car aucun matériel à exploiter n'existe" et que "rien n'a filtré de ce fameux groupe privé disparu", "pas un échange". "Les médias se sont contentés d'actions individuelles hors groupe (tweets, blogs...) exhumées hors contexte. Le reste n'est que fantasmes, suppositions, calomnies", a-t-il poursuivi. Et de conclure : "Ce groupe n'a jamais harcelé personne. Une minorité de ses membres, sans doute, et ce déjà bien avant sa création."